Le 10 juillet, le président Emmanuel Macron publie une lettre aux Français, dans laquelle il écrit que personne n’a remporté les élections législatives. En réponse, la fédération CGT des cheminots appelle à des rassemblements devant les préfectures et à proximité de l’Assemblée nationale le 18 juillet.
« Nous appelons solennellement Emmanuel Macron à respecter le résultat des urnes. Pas question de continuer sa politique économique et sociale violente. Le nouveau gouvernement doit être formé au plus vite, autour du programme du Nouveau Front populaire », réclame l’organisation.
Au soir du 7 juillet, l’alliance des partis de gauche a remporté 182 sièges à l’Assemblée nationale. C’est très loin de la majorité absolue (289 sièges), mais le NFP est bel et bien arrivé en tête. Cette victoire a été rendue possible par la mobilisation citoyenne et celle de la CGT, défend le syndicat.
« La responsabilité des élu
es du Nouveau Front populaire est immense. Le second tour oblige aussi tous les député es qui ont été élus grâce aux votes des électeurs du Nouveau Front populaire », argumente le syndicat. 127 candidats investis par le NFP ou la gauche se sont désistés après être arrivés en troisième position au premier tour, principalement au profit des candidats de la majorité présidentielle, permettant ainsi de mettre en échec le Rassemblement national.« Nos organisations saluent ce sursaut démocratique et républicain. Celui-ci ne doit pas cacher que les résultats de ces législatives sont un signal d’alarme pour chacun et chacune d’entre nous. Le message des électeurs et électrices doit être entendu », développe aussi un communiqué intersyndical. « Le plus grave a été évité, même si les incertitudes demeurent quant à la constitution d’un gouvernement résolument tourné vers le progrès social », note quant à elle la Fédération CGT des cheminots. « L’espoir suscité par le vote est immense, nos exigences sociales le sont tout autant », ajoute l’organisation.
Parmi ces exigences : l’abrogation de la réforme des retraites, l’augmentation des salaires, et davantage de moyens pour les services publics. « Je pense qu’il faut toutes et tous rejoindre ces rassemblements pour mettre l’Assemblée nationale sous surveillance et appeler au respect du vote populaire », a déclaré la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet sur LCI le 11 juillet. « Il faut qu’il y ait une pression populaire, une pression citoyenne, pour que le résultat des élections soit respecté », a-t-elle insisté.
Respecter le vote
Dans une lettre ouverte, Attac France appelle également le président à respecter le vote et soutient les rassemblements initiés par la CGT le 18 juillet. L’association pointe le « risque immense » qu’Emmanuel Macron a fait courir au pays en dissolvant l’Assemblée nationale, rendant possible l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir.
« Celle-ci n’a été empêchée que grâce à une mobilisation sociale sans précédent qui s’est conclue par une victoire du Nouveau Front populaire, relève Attac. Bien qu’ayant bénéficié des désistements des candidat
es de gauche, et malgré tout distancés par le Nouveau Front populaire, les partis de votre ex-majorité cherchent à se placer au centre d’une coalition large de gouvernement, dénonce Attac en prenant Emmanuel Macron à partie. Votre adresse du 10 juillet va dans le même sens. L’objectif est de ne pas voir le programme du Nouveau Front populaire s’appliquer. »L’association Attac répertorie sur une carte les mobilisations prévues ce 18 juillet.
Photo de une : Manifestation à Marseille/© Jean de Peña (Collectif à vifs)