Le gouvernement semble avoir découvert la précarité des soignants, projetés en première ligne d’un combat et d’une prétendue ‘"guerre’". « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » disait Jaurès.
Mais cette précarité n’est en rien une découverte pour le personnel d’hôpitaux surchargés et sans moyens.
Mais cette précarité n’est en rien une découverte pour toutes et tous les salarié(e)s opprimés dont, par exemple, ceux d’Amazon empêchés de débrayer, les employé(e)s de la grande distribution exploités et surexposés ou les ouvrières et ouvriers du BTP tancés par la Ministre du Travail.
Mais cette précarité n’est en rien une découverte pour les bénévoles associatifs qui aident quotidiennement les plus démuni(e)s à se nourrir, se loger ou s’habiller.
Mais cette précarité n’est en rien une découverte pour les paysannes et les paysans dont la valeur des produits est la plupart du temps détournée par l’agro-industrie.
Le fameux COVID-19, malgré l’invisibilité de la bestiole, a jeté à nos dirigeants en pleine face la situation précaire dans laquelle nous nous trouvions et tous y vont de leur discours, larme à l’œil, plus résolu qu’un premier de l’an. Mais il est trop tard et les milliers de morts enterrés sans cérémonie seront l’addition qu’ils auront à payer.
Lorsque les rues seront de nouveau ouvertes, lorsque l’espace public pourra être repris, reconquis. De plaines en forêt de vallons en colline, du printemps finissants, des confiné(e)s enfin sortant. Pour ce qu’on a vécu et ce qu’on imagine on leur jouera une toute autre chanson.
Mais pour l’heure, nous paysannes et paysans, n’avons pas le temps de nous mettre aux fenêtres pour applaudir les soignants et toutes celles et ceux que le gouvernement veut mettre en première ligne, après les avoir fusillé(e)s pendant des années à grand coup de réforme et restrictions budgétaires.
Non nous, paysannes et paysans n’avons pas les mains disponibles pour applaudir à hauteur du mérite de ces travailleuses et travailleurs, nos mains sont dans la terre, nos mains sont sur nos animaux, nos mains sont sur nos machines, nos mains sont sur nos produits. Nos mains continuent à produire, à travailler.
Non par productivisme mais parce que c’est là notre vocation, contre vent et marée, contre virus et crise, contre politique et restriction. Nous paysannes et paysans nous nous devons de vous nourrir.
A l’heure où les souverainetés médicales, alimentaires et économiques deviennent l’enjeu majeur du débat, les paysannes et paysans sont là.
Nous sommes là aujourd’hui par cette action qui marque notre entière solidarité comme nous serons là demain pour descendre dans la rue.
À vos côtés, soignant.es et salarié.es, employé.s,
A vos côtés, bénévoles associatifs si courageux de continuer la mobilisation auprès des plus démuni(e)s malgré la situation.
Nous exigerons alors la justice Sociale, Climatique, Médicale, Économique et Politique que nous sommes en droit d’attendre.
Les paysannes et les paysans des Confédération paysanne de l’Ardèche et de la Drôme
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