Pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars, un collectif appelle en France à une vaste grève féministe. « Nous appelons à la grève féministe pour gagner l’égalité au travail et dans nos vies, pour garantir notre indépendance économique », annonce les dizaines organisations signataires de l’appel [1].
« En France, le gouvernement s’attaque de nouveau et frontalement aux femmes avec une réforme des retraites qui va les percuter de plein fouet », dénonce le texte. Le collectif appelle aussi à se mobiliser en solidarité « avec nos sœurs du monde entier, notamment iraniennes, afghanes et kurdes qui subissent une remise en cause de leurs droits fondamentaux », avec « nos sœurs ukrainiennes confrontées à une guerre cruelle et meurtrière dont un grand nombre vit en exil ou ont à affronter la peur des bombardements et les exactions des soldats russes », et « nos sœurs féministes russes qui manifestent contre ces menées militaristes au prix souvent de leur liberté ».
C’est aussi le combat pour sanctuariser le droit à l’avortement qui devrait mobiliser ce 8 mars, notamment après ses nombreuses remises en cause depuis juin 2022 aux États-Unis.
La grève féministe est également l’occasion de rappeler le combat contre les violences sexistes et sexuelles. « #MeToo a mis en lumière que les violences contre les femmes et les filles étaient partout. Nous voulons enfin en tous lieux être respectées, et deux milliards pour l’accompagnement des victimes et la mise en œuvre des politiques de prévention pour assurer la fin des violences sexistes et sexuelles. Nous en avons assez de l’impunité des agresseurs ! Nous voulons une réelle solidarité avec les victimes ! Nous voulons que les lois existantes soient complétées et appliquées ! »
Cette urgence se double de l’affirmation d’une nécessaire prise en compte des groupes toujours invisibilisés. Les femmes en situation de handicap d’abord, qui subissent « d’autant plus les violences sexistes, y compris sexuelles, qu’elles soient privées, institutionnelles, médicales, ou économiques », et les personnes racisées et LGBTQIA+, victimes d’« attaques et discriminations misogynes, racistes et LGBTQIAphobes, relayées par les discours de l’extrême droite ».
Des manifestations et actions sont prévues dans toute la France.
Photo de une : À la manifestation du 8 mars 2020 à Paris ©CC BY 2.0 Jeanne Menjoulet via flickr