Détention

Le journal L’Envolée dépose un recours après l’interdiction de son 56e numéro en prison

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par Rédaction

Le journal L’Envolée relaie depuis 2001 la parole des prisonniers français. Pour la troisième fois en deux ans, l’administration pénitentiaire en a interdit la diffusion en prison. La publication a annoncé déposer des recours juridiques.

« Pour la troisième fois en deux ans », l’administration pénitentiaire a interdit la diffusion du journal L’Envolée en prison, a alerté ce dernier par le biais d’un communiqué. Il s’agit du numéro de novembre 2022, le 56e. Très critique à l’égard des politiques et des conditions carcérales, le journal publié depuis 2001 par un groupe de bénévoles se définit comme un « porte-voix des prisonniers et prisonnières ».

« Des recours juridiques sont en cours contre cette censure infondée », a annoncé le média trimestriel. Dans son dernier numéro, L’Envolée rendait notamment hommage à l’un de ses correspondants, Romain Leroy, prisonnier en longue peine décédé le 9 août 2022. L’homme avait notamment mené une mutinerie en 2016 à la prison de Valence pour dénoncer « l’oppression de la pénitentiaire ».

Déjà un numéro interdit en juin

L’Envolée revient également sur la censure du précédent, en juin 2022. « Un article à charge contre les violences en prison met l’administration dans tous ses états », rapportait alors Mediapart. Le directeur de l’administration pénitentiaire, Laurent Ridel, avait interdit la diffusion du journal en prison à la suite d’un article de six pages intitulé « Distribution de permis de tuer au tribunal de La Rochelle ».

Laurent Ridel le jugeait « diffamatoire à l’égard de l’administration pénitentiaire ». Il s’agissait du compte-rendu d’un procès de sept surveillants pénitentiaires jugés pour le décès en 2016 d’un détenu à la prison de Saint-Martin-de-Ré (Charente-Maritime). Quatre de ces surveillants avaient alors été condamnés, à des peines de sursis, pour « homicide involontaire » sur le détenu.

En France, les lieux de privation de liberté comptabilisaient un total de 72 836 détenus au 1er décembre 2022, soit un taux d’occupation moyen de 120%.