De nouvelles marches et rassemblements pour exiger le retrait de la loi Sécurité globale sont prévus dans plusieurs villes de France ce samedi 5 décembre. Syndicats et associations de chômeurs appellent également à se mobiliser sur le front social, contre les plans de licenciements qui se multiplient ainsi que pour l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage au profit d’une « protection sociale de haut niveau ».
– Retrouvez l’ensemble des marches et rassemblement prévus sur la carte ci-dessous :
A Paris, manifestation des chômeurs précaires pour l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage
Une manifestation partira de la Porte des Lilas ce 5 décembre à 14h (et non de Mairie des Lilas comme il était prévu initialement) pour l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage imposée en juillet 2019 et pour une indemnisation correcte de tous les chômeurs et précaires. Le Conseil d’État, saisi par la CGT et Solidaires notamment, a rejeté le deuxième volet de cette réforme, qui modifiait le mode de calcul des indemnités et entraînait une baisse drastique des allocations. Si c’est « une victoire » pour les syndicats et associations, la réforme prévoit toujours d’autres « limitations et exclusions des droits à l’assurance chômage ». Les « Femmes contre les précarités, le chômage et les discriminations » apportent également leur soutien à cette manifestation (voir ici). Une convergence avec la manifestation contre la loi Sécurité Globale est prévue.
Les jeunes dans la rue pour exiger l’abrogation du projet de Loi de Programmation de la Recherche
« La proposition de loi Sécurité globale s’inscrit dans un tournant autoritaire général entrepris par le gouvernement, qui a aussi soumis le projet de loi de Programmation de la recherche (LPR), adopté la semaine dernière », souligne le communiqué unitaire de l’UNL, l’UNEF, la FIDL, l’Alternative, Jeunes Génération.s, le MRJC, le MJCF, l’UEC, les Jeunes Ecolos, et le NPA Jeunes. Ce projet pénalise jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende « le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité […] ou y avoir été autorisé […], dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement ». « Ces réformes viennent réprimer spécifiquement les jeunes et vont à l’encontre de nos aspirations. Le message est clair : “sois jeune, sage et tais toi" » estiment les organisations qui appellent tous les jeunes à manifester le 5 décembre à Paris et partout sur le territoire.
À Marseille, hommage à Zineb Redouane
À Marseille, un rassemblement au Vieux-Port est prévu contre les violences policières et la loi Sécurité globale. « Revendiquons nos droits d’être informés, d’informer, la liberté d’expression, les libertés de la presse, nos libertés individuelles et la fin de l’impunité policière », écrivent les organisateurs. « Nous n’oublierons pas et rendrons hommage à Zineb Redouane, morte d’un tir de grenade par les forces de l’ordre. Nous nous joindrons à Marseille contre les violences policières, ce jour, et marcherons pour la Justice. »
À Grenoble, contre les lois liberticides et la précarité, pour l’emploi et les salaires
« Les conquêtes sociales sont intimement liées aux libertés démocratiques. Vouloir s’attaquer aux unes revient fatalement à s’en prendre aux autres. Il est urgent d’apporter un plan de rupture avec ces politiques néolibérales et liberticides » souligne l’intersyndicale Isère. Cette dernière réclame plusieurs mesures immédiates :la mise en place d’un moratoire sur toutes les mesures de restructuration, délocalisations et licenciements ; l’arrêt de l’évasion fiscale, des cadeaux fiscaux aux entreprises, et le rétablissement de l’impôt sur la fortune ; la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité ; un SMIC à 1800 €, l’augmentation immédiate de 300 euros des salaires, traitements, pensions et minima sociaux et 10 % d’augmentation du point d’indice. Ils demandent également l’abandon définitif des projets de réformes de l’assurance chômage et des retraites.