Face aux attaques transphobes et aux atteintes aux droits reproductifs, des collectifs et associations appellent à se mobiliser les 17 mai et le week-end du 25 et 26 mai, ainsi que tout le mois de juin dans les Prides, ou marches des fiertés, de chaque ville. Cette vague de mobilisations suit celle du premier week-end de mai, qui a été particulièrement suivie. Parmi les revendications, les personnes présentes ont affiché leur opposition à la proposition de loi des Républicains visant à interdire toute transition médicale aux mineur es trans. Le texte doit être examiné le 28 mai par le Sénat.
« La mobilisation du 4 et 5 mai a été une des plus réussies dans l’histoire du mouvement trans en France. Ce n’est pas une exagération, parce qu’on a réussi à mobiliser selon les estimations près de 25 000 personnes », éclaire Sasha Yaropolskaya, militante au collectif Du pain et des roses et à Révolution permanente, co-organisatrice de la mobilisation.
Des rassemblements ont eu lieu dans près de cinquante villes en France. Des syndicats comme la CGT et Solidaires, ainsi que des partis politiques de gauche – France insoumise, Écologistes, Parti socialiste, NPA – les ont rejoints. « Ça a redonné beaucoup de force et d’encouragement à des militant
es trans qui militent dans des petits collectifs, dans de petites associations. Là ils et elles ont senti que leur lutte s’inscrit dans un mouvement national voire international », explique Sasha Yaropolskaya.Événements durant le mois des fiertés
Le vendredi 17 mai a lieu la journée de lutte internationale contre l’homophobie et la transphobie. Sous l’appel « Construisons la riposte trans et féministe ! », le collectif Du pain et des roses appelle à « l’organisation d’actions, de rassemblement mais aussi d’assemblées générales dans chaque ville avec en ligne de mire l’organisation d’une nouvelle journée de mobilisation nationale le week-end du 25-26 mai ». L’organisation a produit une carte des rassemblements du 17 mai partout en France. Une liste des rassemblements et événements prévus est également disponible.
Le collectif Du pain et des roses organise aussi une réunion publique intitulée « Offensive transphobe, marche vers la guerre, répression… Organisons la riposte ». Elle aura lieu le 22 mai à 19 h, à l’Agenca, au 177 rue de Charonne à Paris (11e arrondissement).
Un collectif - composé d’Espace santé trans, SOS homophobie, Inter-LGBT, Toutes des femmes, Acceptress-T, Organisation de solidarité trans, Fransgenre et Outrans - s’est aussi formé pour appeler à la mobilisation le dimanche 26 mai. « Il ne suffit pas que nous ne retournions pas vingt ans en arrière : il faut que nous arrêtions d’être vingt ans en retard », écrivent les organisations sur Instagram. Elles appellent ainsi à manifester « pour faire avancer les droits trans et reculer les réactionnaires ».
Cette dynamique initiée doit donc se poursuivre dans les mois à venir, selon Sasha Yaropolskaya, qui parle de lier ces revendications aux Prides organisées partout en France au mois de juin (les dates varient selon les villes). Mais aussi à se lier avec d’autres luttes, comme celles des professeurs en grève ou des sans-papiers. « Construire des ponts avec d’autres luttes est essentiel dans ce contexte d’offensive répressive et réactionnaire. Il faut faire front avec d’autres mouvements en cours, notamment avec la jeunesse qui se mobilise pour la Palestine en France et dans le monde entier. On doit se nourrir de cette énergie et cette radicalité. »
Les informations peuvent se trouver sur le compte Instagram ou Twitter (X) du collectif Du pain et des roses.
Photo de une : CC BY 2.0 DEED David Geitgey Sierralupe via Flickr