Agro-industrie
– Volet 1 : Produits cancérigènes autorisés, contrôles opaques : les dessous de la mention « haute valeur environnementale »
– Volet 2 : Le gouvernement plombe toute véritable transition écologique en soutenant massivement le très décrié label HVE
– Un sujet que nous traitions dès 2020 : Le nouveau label « haute valeur environnementale » pour l’agriculture : « Un foutage de gueule phénoménal
– Volet 1 : Comment les coopératives agricoles reproduisent la loi de la jungle néolibérale
– Volet 2 : « Mieux vaut que tu ne saches pas » : les confortables revenus des dirigeants des coopératives agricoles
– Volet 3 : Spirale de l’endettement, encadrement méprisant : un éleveur raconte « sa » coopérative de l’intérieur
– La malédiction des phosphates : dans les coulisses polluées et désertifiées de l’agriculture chimique
C’est un des thèmes sur lequel nous avons produit le plus d’enquêtes. La sélection a donc été très compliquée. L’expertise accumulée au sein de la rédaction nous a d’ailleurs conduits à lancer une newsletter dédiée à ces sujets en juin 2023 : « On en Agro ». Chaque mois, nous proposons de décrypter les collusions à l’œuvre entre les plus hautes instances de l’État et l’industrie agroalimentaire. Et de mettre en lumière les nombreuses initiatives qui dessinent un autre modèle.
Notre impact
Notre travail sur le sujet inspire régulièrement d’autres médias. Avant notre article fin 2020 sur le label HVE, presque personne n’en avait parlé. C’est en 2023, après notre seconde enquête, que de nombreux médias « révèlent » le sujet : France Télévisions (l’oeil du 20h) en mars ou encore Hugo Clément (Sur le Front, France 5), en juillet qui explique avoir « découvert » les tromperies du label. Le même Hugo Clément qui lancera son média (Vakita) avec une « révélation » sur le site de production de phosphate à Gabes en Tunisie. « Nous avons découvert que pour produire cet engrais, l’usine rejette quotidiennement 14 000 tonnes de phosphogypse dans la mer Méditerranée », explique le média. Une information probablement « découverte » dans cette enquête en Tunisie menée par Basta!… en 2015 !
Notre travail pousse parfois les pouvoirs publics à réagir. Trois semaines après notre enquête sur les coopératives agricoles, l’Assemblée Nationale a lancé une mission d’information pour scruter notamment la « gouvernance parfois déséquilibrée » des coopératives. A été auditionné l’universitaire Xavier Hollandts qui s’exprimait dans un de nos articles. Étrangement, aucune mention de notre travail dans l’épais rapport rendu trois mois plus tard. L’inspiration était venue du ciel planant au-dessus du Palais Bourbon ?
Attention Danger Travail
– Enquête « Silence, des ouvriers meurent » : sur les chantiers du Grand Paris, des accidents de travail à répétition
– L’histoire Maxime Wagner 1/2 Pour la famille d’un ouvrier mort sur un chantier du Grand Paris, deux ans d’abandon et de questions sans réponse
– L’histoire Maxime Wagner 2/2 Une filiale du groupe Vinci poursuivie pour homicide involontaire suite à la mort d’un intérimaire
– L’enquête : Accidents mortels à répétition : quand l’agro-industrie joue avec la vie de ses techniciens cordistes
– L’histoire de Quentin Zaraoui-Bruat : « Si vous n’y allez pas, vous n’êtes pas des hommes ! » : enquête sur la mort de Quentin, jeune technicien cordiste
Enquêter sur les conditions de travail, c’est dans l’ADN de Basta! Et pour cause, le lancement du site en décembre 2008, a été quasi-concomitant avec la publication de l’essai Orange stressé, par Ivan du Roy, co-fondateur de Basta!, sur le management tragique à France Telecom. Alors quand le journaliste Franck Depretz nous a proposé de raconter ce qu’il se passait chez les cordistes, nous n’avons pas hésité. Résultat, nous avons publié plus d’une dizaine de papiers depuis 2017, largement relayés dans la presse. Notre cartographie sur les accidents graves et mortels sur les chantiers des Jeux Olympiques et du Grand Paris, a aussi beaucoup fait parler d’elle. Nous étions les premiers à montrer l’envers du décor, à rendre visible ces morts invisibles, quand la com’ gouvernementale vantait l’exemplarité de ces chantiers. Nous remercions la famille de Maxime Wagner, intérimaire mort sur le chantier de la ligne 14 en mars 2020, de nous avoir accordé leur confiance et de nous avoir permis de les accompagner dans leur combat pour obtenir justice.
Notre impact
Notre travail a permis à d’autres de se saisir du sujet (à l’image d’un Complément d’enquête) et de faire pression sur certaines entreprises, même si les condamnations restent rares. C’est en cela que le jugement de l’employeur de Maxime Wagner, Dodin Campenon-Bernard, filiale de Vinci, est historique : la justice a condamné l’entreprise à une amende de 250 000 €, ainsi que 4 mois de prison avec sursis pour les deux supérieurs hiérarchiques. Depuis, la question des accidents du travail gagne en visibilité : ce n’est plus qu’un simple fait divers, cela devient un problème systémique dont les politiques doivent se saisir. En témoigne le décompte de l’enseignant Mathieu Lépine qui recense les morts au travail depuis 2016 : en 2022, 738 personnes ont perdu la vie au travail dans le secteur privé, sans compter les morts non déclarés comme accident du travail.
Droites radicales
– Volet 1 : Quand une fondation « d’utilité publique » finance des écoles privées hors contrats traditionalistes et intégristes
– Volet 2 : Pratiques financières douteuses, dirigeants proches des droites extrêmes : enquête sur la Fondation pour l’école
Derrière les cafés Joyeux, la galaxie catholique réactionnaire.
La lutte contre l’extrême-droite est un axe originel de notre journal. Elle se décline en 5 formes principales :
– enquêter sur les réseaux d’influence de l’extrême-droite. C’est l’objectif des deux articles mis en avant ici. Dans le même registre, nous avons enquêté sur le patron de Valeurs Actuelles, un influent actionnaire de Carrefour proche de Bolsonaro ou encore les réseaux de financement des partis d’extrême-droite en Europe.
– dévoiler le véritable programme de l’extrême-droite politique, à travers l’analyse des mesures prises par les maires FN puis RN ou des positions anti-sociales soutenues au parlement européen.
– observer les stratégies de l’extrême-droite à l’étranger, notamment au Brésil (pays bien connu de deux membres de la rédaction lusophones), en Allemagne (où vit une de nos journalistes), aux Etats-Unis ou encore en Europe de l’est afin d’exposer ce que fait réellement l’extrême-droite quand elle arrive au pouvoir
– contrer la pénétration culturelle et médiatique des idées de la droite radicale, en exposant par exemple le rôle des médias ou les tentatives d’appropriation de la pensée écologique. Mais aussi en mettant en valeur des médias authentiquement démocratiques à travers le Portail des médias libres.
– donner de la visibilité aux mouvements anti-fascistes, à leurs mobilisations et initiatives.
Notre impact
Longtemps relativement isolé sur le sujet, nous avons eu le plaisir ces dernières années de voir de nombreux médias prendre la mesure du danger posé par l’extrême-droite. Streetpress, Mediapart et Libération ont chacun créé une newsletter dédiée à l’observation de l’extrême-droite. Politis ou Le Monde ont intensifié leur couverture. Des mouvements anti-fascistes comme La Horde, auparavant relativement snobés par des médias méfiants, sont désormais relayés et considérés comme des sources précieuses. Bref, le monde du journalisme réalise désormais qu’une part d’engagement est nécessaire à un travail véritablement efficace sur le sujet. Et nous ne pouvons qu’en être satisfait.
Service public en panne
– Volet 1 Je n’ai jamais vu une aberration pareille » : le chaos de la dématérialisation des Caf raconté de l’intérieur
– Volet 2 Face à des Caf devenues des monstres numériques sans humanité, un collectif s’organise
– Volet 3 « Le travail administratif auparavant réalisé par les Caf est transféré aux usagers »
– Volet 4 Contrôles des Caf : « Faire de la fraude une question centrale, c’est s’attaquer aux organismes de protection sociale »
– L’enquête et la carte interactive : Le gouvernement continue de supprimer des lits d’hospitalisation : la carte des hôpitaux concernés
– 1 mois après, suivi et réactions : Malgré les déclarations d’Olivier Véran, suppressions de lits et fermetures d’hôpitaux se poursuivent
– 6 mois après, quelques succès : Grâce aux mobilisations, le gouvernement remet en cause plusieurs plans de suppressions de lits d’hôpitaux
Notre impact
Au cours de la pandémie, notre carte des suppressions de lits d’hôpitaux a servi à plusieurs reprises pour alimenter des questions de députés au gouvernement. Un travail également mis en avant par plusieurs de nos confrères et consœurs. Fin 2023, la question des contrôles à la CAF a fait du bruit grâce à la mobilisation de plusieurs collectifs dont la Quadrature du net qui a forcé l’administration à divulguer son algorithme, prouvant ainsi les fortes discriminations sur lesquelles repose le système de contrôle.
Climat
– Volet 1 : Comment les lobbys industriels ont saboté les réformes voulues par les citoyens de la Convention climat
– Volet 2 : Promesse d’un avion vert et défense de la liberté : la stratégie du secteur aérien pour contrer toute régulation
– Volet 3 : Réseaux sociaux, manipulations, « astroturfing » : comment les lobbys industriels avancent masqués
Une enquête produites par les « Journalistes d’investigation sur l’écologie et le climat » (Jiec), un regroupement éphémère des rédactions de Basta!, Mediapart, Politis, Reporterre et de la revue Projet.
– L’article du collectif : En France, le climatoscepticisme n’est pas mort
– L’article de Basta! : Réchauffement climatique : ces multinationales, patrons ou agences de com’ qui brillent par leur hypocrisie
– pointer les vrais responsabilités : lobbying des industriels, rôle des banques, inaction politique, double discours des gouvernements, grands projets à rebours de l’histoire
– démonter les faux discours : solutionnisme technologique, discours sur la vertu des « petits gestes », prétendue stratégie d’adaptation, politiques publiques inefficaces, négationnisme climatique...
– dessiner des scénarios viables de réduction des émissions, en terme de modèle énergétique, d’économie numérique, d’évolution du tourisme...
Notre impact
Elle n’est pas (encore) à chercher du côté des victoires politiques, c’est un fait tristement connu. En revanche, les articles sur le sujets font quasi systématiquement de bonnes audiences et occasionnent de nombreux messages de remerciement et d’encouragement. De quoi jeter aux orties le préjugé qui voudrait que « cela n’intéresse pas les gens ».
Répression
– Notre base de donnée publiée en 2018 (et régulièrement mise à jour) : Morts à la suite d’interventions policières 1977-2022
– Début du suivi en 2014 : Homicides, accidents, « malaises », légitime défense : 50 ans de morts par la police
– Nos dernières conclusions en 2023 : Le nombre de morts liées à une intervention policière a atteint un pic en 2021
Le nombre de personnes tuées par un tir des forces de l’ordre a doublé depuis 2020
– Volet 1 : Le traitement des gilets jaunes par la justice renforce « l’idée qu’il y a les puissants d’un côté, et les autres »
– Volet 2 : Gilets jaunes face à la justice : 3000 condamnations prononcées, 1000 peines de prison ferme
– Notre dossier complet (35 articles) : Le mouvement des gilets jaunes et ses suites
Notre impact
L’objectif de ces bases de données est de remédier à un manque d’informations – officielles ou non – sur le sujet. En tant que journalistes, nous souhaitons ainsi alimenter le débat public sur la manière dont les forces de l’ordre usent du recours à la force et à l’ouverture du feu, une prérogative exceptionnelle concédée à l’État par les citoyens. À ce niveau là, l’objectif a été atteint. Ces dernières années, députés, journalistes, chercheurs, politiques, citoyens se sont saisis de nos chiffres pour alerter sur les violences policières, demander des comptes au gouvernement, à l’institution policière, mais aussi pour élaborer des projets de loi pour réformer la police. Que l’IGPN se soit sentie obligée de publier son propre recensement dès 2020, témoigne de l’impact de notre travail.
Scandale d’État
Quatre articles sur 6 mois :
– 6 février Mirages 2000, chars Leclerc, canons Caesar : la France fournisseuse officielle du carnage yéménite
– 27 février Malgré « des preuves accablantes de crimes de guerre », la France continue de vendre des armes
– 20 mars Yémen : la France viole vraisemblablement le traité sur le commerce des armes et s’expose à des poursuites
– 4 juillet Malgré la guerre au Yémen, la France a livré plus d’1,3 milliard d’euros d’armements à l’Arabie saoudite en 2017
– Volet 1 : Ces énarques chargés de piloter la politique économique de la France qui préfèrent « pantoufler » dans les banques
– Volet 2 : Inspecteurs des finances : une caste « d’élite » qui a pour mission principale de réduire les dépenses publiques
– Volet 3 : Être banquier et haut fonctionnaire : peut-on éviter les conflits d’intérêts au sommet de l’État ?
– Suivi et états des lieux, 4 ans après : Inspection générale des finances : quand l’élite de l’administration préfère servir les intérêts privés
Notre impact
Cinq ans plus tard, à l’Inspection générale des finances, la situation n’a pas changé. Complément d’enquête s’est à son tour saisi du sujet, en s’appuyant fortement sur notre travail (mis à jour pour l’occasion). Sur les ventes d’armes, Tony Fortin, de l’Observatoire des armements, déclarait lors d’une émission radio : « Basta! a vraiment contribué à ce que le sujet soit plus largement débattu ». Plus tard, c’est le média Disclose qui repris cette piste d’investigation. Ce qui a valu, en septembre 2023, à une de ses journalistes une interpellation par la DGSI suivie d’une garde à vue de 39 heures.