Peut-on encore sauver la Gauche radicale ? - commentaires

Peut-on encore sauver la Gauche radicale ?

« La nation, qui enferme les riches et les pauvres dans un réseau de solidarités, est pour les privilégiés une gêne de tous les instants. Elle est la condition d'existence d'institutions comme la Sécurité sociale, qui est, en pratique, un système de redistribution nationale, incompréhensible sans l'hypothèse d'une communauté d'individus solidaires et égaux. L'antinationisme est, pour des classes supérieures qui veulent se débarrasser de leurs obligations, fonctionnel, efficace, et discret. Il tend à délégitimer l'égalitarisme interne à la société, en activant le projet parfaitement honorable d'un dépassement du nationalisme et des phénomènes d'agressivité entre peuples. (...) Les classes supérieures françaises semblent caractérisées, en cette fin de XX^e siècle, par une véritable horreur de la nation en tant que telle, qui n'évoque plus, pour elles, que la guerre et le racisme antiimmigrés. « Le Paris des bac +5 (ou plus vraisemblablement +2) s'est enflammé pour la défense des droits des immigrés, après s'être ému des problèmes des sans-papiers, mais il n'arrive toujours pas à s'intéresser au peuple des provinces, torturé par une politique européenne et économique qui n'en finit pas de faire monter le taux de chômage. (...) Partout l'émergence d'une strate culturelle supérieure, comprenant en gros 20 % de la population, semble briser l'homogénéité de la nation et rendre possible une solidarité supranationale des privilégiés. »

Emmanuel TODD dans "Fakir"
http://www.fakirpresse.info/Emmanuel-Todd-Ce-qui-mine-c-est-le.html

Ouvrez les yeux...

Peut-on encore sauver la Gauche radicale ?

Ce que vous écrivez est une vraie caricature du gauchiste habituel. Si on est souverainiste, c'est que l'on est attardé ou d'extrême droite. Avec des jugements moraux aussi fins, il n'est pas étonnant que les classes populaires se détournent de votre bord politique.
Allez expliquer à ouvrier qui a vu son usine partir en Roumanie que l'ouverture des frontières, c'est chouette. Allez expliquer à un agriculteur français que l'importation de pêches espagnoles récoltées par des immigrés payés une misère c'est chouette.
Et non. Ce que l'auteur de l'article a écrit existe. Il y a des personnes de la gauche radicale qui, pendant longtemps, on martelé que l'Etat-Nation, les frontières, c'était la mal absolu ! Et il y a d'autres personnes qui sont d'accord avec cela : les grands patrons des multinationales.
Au lieu de déblatérer des billevesées, je vous invite à lire Fakir et cet article : http://www.fakirpresse.info/A-quoi-sert-votre-journal-La.html

Peut-on encore sauver la Gauche radicale ?

une gauche radicale doit proposer l'abolition des partis et la subversion complète de l'oligarchie élective. elle doit prendre acte que la domination des uns par les autres n'est pas plus justifiée maintenant que dans le passé, et proposer une utopie démocratique et égalitaire
http://objectifdemocratie.org

Peut-on encore sauver la Gauche radicale ?

Après les branlées à répétition encaissées par la gauche. Larguer nos foutus tacots poussifs pour d'autres modèles. Oublier les certitudes. Oublier les catéchismes des chapelles rouges vertes noires. Cesser les homélies fort bien argumentées mais entendues par les seules grenouilles de bénitier rouge vert noir. Combien de textes savants — de leçons de catéchisme — sur les raisons de nos dernières branlées ? Ça fait trente ans qu'on en lit… T'en as pas marre de ces sermons ? T'en as pas marre des raclées et des régressions ?

http://partageux.blogspot.com

Peut-on encore sauver la Gauche radicale ?

« ... c'est se condamner, à terme, à une fossilisation inéluctable. »

C'est le sort que méritent ceux qui n'aiment pas leur pays natal, qui ont tellement honte d'être Français qu'ils sont ravis de savoir que 200 000 immigrés (pour ne parler que des non-clandestins) arrivent chaque année en France, ce qui génère un remplacement de population, un « génocide par substitution » comme l'a dit Aimé Césaire, poète antillais.

Peut-on encore sauver la Gauche radicale ?

Je ne comprends pas le problème avec la Nation. Elle n'est pas occupée, elle n'est pas enchaînée, elle n'est pas en danger, à moins de fantasmer sur des ennemis « invisibles ». Mais là ce n'est plus une perspective de gauche.

Ce qui n'empêche pas que la gauche a bien des débats à régler :
– Il y a la question des inégalités face à la mondialisation (et les diplômés urbains ont davantage les moyens de s'y adapter. Mais est-ce que cela en fait les adversaires des ouvriers ?)
– Il y a la question du rôle et du fonctionnement de l'Etat et de la puissance publique : régulateur et interventionniste (face à la finance par exemple) au risque de paraître autoritaire (y compris sur d'autres sujets), et/ou décentralisé et plus « participatif » au risque d'être inadapté aux défis plus globaux ?
– Il y a la question de l'Europe qui, rappelons-le, est principalement le fait des gouvernements des Nations (en conseils des ministres au niveau européen), dont les dirigeants ne sont pas choisis de manière supranationale. Quelles alliances en son sein, quels projets communs ?
– Il y a la question de la souveraineté : à quel niveau s'exerce-t-elle (local, régional, national, européen), et sur quels sujets ?
– Il y a la question du productivisme et de l'écologie, du « pouvoir d'achat » et de la sobriété.
– Il y a la question de l'articulation entre organisations politiques, mouvements sociaux, élus, associations, syndicats, nationalement comme localement
– Il y a la question du rapport de force à construire face au capitalisme global, comment et où : dans l'entreprise, localement, à l'Assemblée nationale, au Parlement européen, à l'Onu, dans la rue ???
– Il y a la question du mode d'organisation de la gauche, de ses alliances, de la manière dont elle pèse ou pas, de la capacité d'ouverture de ses militants (ou pas), de la diversité de sa représentation (donc aussi à qui elle s'adresse).

Mais je ne vois pas le problème avec la Nation...

Peut-on encore sauver la Gauche radicale ?

C'est pas pour me vanter mais tout mon carnet (in English my blog) est en gros consacré aux errements de la gauche. Voilà bientôt trois ans que j'écris à petite vitesse sur ce thème et suis loin d'avoir fait le tour de mon sujet. On ne se prévaut que de l'Université des terrains vagues mais on a l'impression de creuser bien mieux... Mais, plutôt que de traiter de pauvres cons les gens qui ne pensent pas comme moi, je préfère argumenter dans le concret ou illustrer avec des tranches de vie.

La gôche a quelques solides obsessions complètement déconnectées de la réalité. Par exemple la laïcité alors que les grenouilles de bénitier sont une espèce en voie de disparition. On assiste à un grand retour d'idées de la fin du XIX^e siècle complètement à l'Ouest (outre la laïcité, l'étatisme, le républicanisme, le nationalisme, le rejet des minorités notamment ethniques, culturelles ou religieuses, le rejet viscéral de la culture populaire et des racines paysannes au profit d'une culture urbaine et mondialisée très bourgeoise).

Par contre la gauche ne se préoccupe guère de quelques menus détails comme le chômage de masse, la pauvreté grandissante, la précarité qui se généralise ou la chimie envahissante.

Parvenir à parler à gauche des 6,3 millions de chômeurs — ou des 9,5 millions si on prend les chiffres de la DARES incluant des détails comme 800 000 handicapés — relève de l'exploit. Parler de la précarité-inégalité devant le système de santé est difficile. Parler des personnes abandonnées qui relèvent de la psychiatrie est difficile.

Défendre des fonctionnaires qui ne sont pourtant pas en danger préoccupe beaucoup la gauche alors qu'on ne voit pourtant pas arriver une concurrence de fonctionnaires polonais payés quatre euros l'heure...

http://partageux.blogspot.com

Peut-on encore sauver la Gauche radicale ?

C'est aussi très léger... pas vraiment une analyse, plutôt un constat qui n'est pas particulièrement original. Bref, finalement je pourrait écrire des tribune moi aussi.

Peut-on encore sauver la Gauche radicale ?

Mais qu'est ce que cette tribune poujadiste et patriotarde digne des chevénementistes attardés de Marianne ou du torchon d'extrême droite Causeur fait sur l'excellent Bastamag ? On connait cette réthorique aussi lourdingue que fatigante : pour récupérer les électeurs l'extrême droite, renonçons à nos valeurs, à l'ouverture, aux droits des minorités.. ; Bref, révisone l'idéologie de gauche (sous-entendu, pour adopter celle nationale autoritaire à coup de menton de la pseudo gauche de droite des Bouvet, Chevénemernent and Co...) C'est la recette que UMP et PS appliquent depuis dix ans : ligne Buisson à droite et ligne Valls à gauche, avec un seul résultat : le FN toujrous plus haut !