Qui veut la peau des petites écoles et de leurs pédagogies innovantes ? - commentaires

Qui veut la peau des petites écoles et de leurs pédagogies innovantes ?

Enseignant moi-même, je suis avec la plus grande attention les perspectives proposées en matière d'éducation par les candidats potentiels aux prochaines présidentielles. J'ai fait, en fouinant sur la toile, une découverte qui pourrait peut-être vous intéresser car je la trouve assez inquiétante.... Elle concerne un candidat qui n'est pas des moindres puisqu'il s'agit de Juppé. Bon, je ne savais pas qu'on pouvait se présenter aux présidentielles avec un casier judiciaire mais là n'est pas la question. Nous concernant, il veut miser en gros sur le « tout numérique » pour « sauver l'école ». En soi pourquoi pas mais le problème est que son discours s'appuie sur un rapport de l'Institut Montaigne dont vous avez peut-être déjà entendu parler. Jusque là rien d'inquiétant et d'ailleurs voici le lien http://www.institutmontaigne.org/…/le-numerique-pour-reussi…. On y trouve évidemment les inepties habituelles basées sur le célèbre rapport PISA pour justifier le remède. Et c'est là que les choses commencent à devenir très, très intéressantes. Lorsqu'on clique sur le lien « tout savoir sur le groupe de travail qui a produit ce rapport », on tombe d'abord sur.... Henri de Castries, PDG d'AXA mais qui était par exemple président du comité de direction du groupe Bilderberg en 2011 et qui a été administrateur chez Nestlé et chez HSBC (que des gens biens). Autant dire que sur l'échelle de la philanthropie, il se situe entre le tyrannosaure et le virus Ebola. On trouve ensuite trois membres éminents de BCG (Boston Consulting Group), un cabinet international de conseil en stratégie qui a donné son nom à la « matrice BCG » (on est trop bête pour comprendre mais en gros c'est un outil d'aide à la décision stratégique pour faire un max de blé dans un domaine donné). On trouve ensuite la présidente de la société TRALALERE (ça ne s'invente pas) qui vend.... je vous le donne en mille, des ressources numériques éducatives. Je vous laisse le soin de chercher pour les autres car à ce stade j'en avais assez vu sur la ferme aux crocodiles.

Qui veut la peau des petites écoles et de leurs pédagogies innovantes ?

J'espère que les lecteurs comprendront donc que la réforme du collège, promue par les mêmes qui détruisent ces écoles rurales et annoncent la création de « cités scolaires » pour les plus jeunes, n'a rien de pédagogique ni d'égalitaire, qu'elle n'est qu'économie et dégradation.
Ce n'est pas pour leur paroisse, ou au nom d'un soi-disant élitisme (Prof de collège, un métier qui attire les personnes élitistes ? Sacré scoop...), que de nombreux professeurs la condamnent. Tout n'est que rabais dans cette réforme : disparues les options, certes (mais beaucoup moins à Paris, étrangement), mais aussi et surtout, perdues aussi, des heures et des heures de soutien en petits groupes et de cours fondamentaux , si nécessaires aux plus en difficulté.
Alors, s'il vous plaît, ne vous laissez pas enfumer par les délires hallucinés des pro-réformes qui se persuadent que quelques ateliers interdisciplinaires vont sauver des élèves ne sachant pas lire, parce qu'une école primaire à 200 élèves aura noyé leurs difficultés dans le déni imposé et la masse de l'effectif. Une immense partie de la réussite des élèves dépend de l'effectif, à tous les niveaux : aucun professeur humainement constitué, aucune administration ne peut individualiser son enseignement avec un trop grand nombre d'élèves, et la « différenciation » est une manière de faire peser l'impossible sur nos épaules, et de nous reprocher ensuite de ne pas l'avoir accompli à la place de l'institution.

Par ailleurs, sur ce thème des écoles rurales et de leurs merveilleux atouts, je vous conseille de visionner Mon maître d'école, encore à l'affiche dans certains cinémas. « Bubu », rencontré personnellement, est une personne fantastique, et le film fait la part belle à une école de la vie qui accueille chaque élève pour ce qu'il a de meilleur. Sans théories creuses et ronflantes, sans tabous.

Une enseignante en colère, dont le petit établissement, à petites classes, réussit bien des choses sans l'aide de la réforme.

Qui veut la peau des petites écoles et de leurs pédagogies innovantes ?

« L'autonomie et l'entraide conviennent aux enfants mal adaptés à un système scolaire trop rigide. »

L'autonomie et l'entraide conviennent à tous les enfants : la coopération, au lieu de la compétition, la solidarité, la fraternité transforment la classe, la pression scolaire diminue, les enfants vivent ces valeurs et s'initient à des méthodes de travail où ils partagent des tâches pour un objectif commun : ne laisser personne sur le bord de la route.
Je comprends que ça gêne le pouvoir central ou parfois local, si l'école devient le lieu du lien social où on apprend à travailler en s'associant, cela suppose que cette école coopérative va générer des citoyens moins dociles.
http://marine.baro.free.fr/wordpress/?page_id=4815

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Ben disons qu'il faut étudier beaucoup de bouquins pour devenir cultivé à l'école, « mais » que là conscience universelle s'apprend en pratique dans l'Existence et que Ya « rien » de Mieux, Humainement que les vraies relations sincères pour apprendre la vie. https://laguenon.wordpress.com/2016/03/11/le-pied-dans-la-boue-1-tete-haut-soleil-avec-sa-sirene-a-elysium/