« Gauche blanche », « racisés », « non concernés » : ces clivages qui agitent la lutte et les mouvements antiracistes - commentaires

« Gauche blanche », « racisés », « non concernés » : ces clivages qui agitent la lutte et les mouvements antiracistes

D'un côté, une nécessaire appropriation de leurs luttes par les victimes du racisme et de la ségrégation. Ne parle pas à ma place... Rien ne remplace cela. Ce n'est pas négociable.

De l'autre, une stratégie de « conscientisation des racisés » que ce genre de débat fait émerger...

...Mais qui détruit en même temps l'argument historique sur lequel s'est construit l'antiracisme de gauche en France : les races n'existent pas, c'est une fiction démontée par la science, tous les humains sont frères et égaux en droits, l'extrême-droite et sa lecture réductrice n'est qu'un détournement de la colère des exploités qui devrait se diriger vers les vrais ennemis : les propriétaires des moyens de production.

On comprend que l'extrême-droite se rue dans la brèche pour dénoncer le « racisme anti-blanc ». Quelle jubilation pour eux de sembler dénoncer le racisme et en même temps entretenir le débat raciste... Interdire l'accès à des lieux au nom de la couleur de la peau, de l'apparence physique, ethnique : de la musique bien douce à leurs oreilles. Ils ne demandent pas autre chose.

Comment sortir de ce dilemme ? On comprend que les victimes de racisme ne veulent/supportent plus que l'on parle en leur nom, que des représentants du pouvoir parlent en leur nom tout menant des politiques qui précarisent toute la société et donc, avant tout, ses membres les plus fragiles. Donc eux-mêmes.

Mais structurer une stratégie politique sur une conscience de race, c'est la même stratégie que celle du FN. Sauf que les « blancs » (roses pâles au noir, plus mats au sud, bref...) sont en écrasante majorité en France, donc à ce jeu-là on sait qui va gagner, et perdre.

Pour ma part il me semble qu'il serait plus important que les tenants de l'anti-racisme « historique » ouvrent leurs œillères et intègrent les dimensions sociales et économiques dans leur discours, plutôt que de le réduire à une forme de prétention de supériorité morale qui est, insidieusement, en train de muer en simple prétention de supériorité morale des classes économiquement privilégiées. Cela passerait sans doute par leur renouvellement complet. Mais leur laisser l'apanage, le monopole de l'antiracisme universaliste me paraît une erreur très grave.

« Gauche blanche », « racisés », « non concernés » : ces clivages qui agitent la lutte et les mouvements antiracistes

Ces nouvelles associations vont droit dans le mur en créant ce genre de clivage. Ils racisent absolument tout le combat et ignore complètement la lutte sociale.

La CCIF est connu pour traiter d'islamophobe toute personne ayant un discours laïc ou émettant la moindre critique envers l'Islam et invite régulièrement des salafistes et des imams connus pour être radicalistes à ses soirées. Ils soutiennent également les imams expulsés pour radicalisation.
Ils sont également très proche des indigènes.

C'est évident qu'il y a un détachement entre les organisation anti-raciste classique et les nouvelles organisation « anti-raciste ».
Les nouvelles sont en train de ce fachiser (ou le sont déjà) à vitesse grand V, elles n'ont rien à faire du côté de la lutte antiraciste et devrait être combattu fermement par cette dernière.

« Gauche blanche », « racisés », « non concernés » : ces clivages qui agitent la lutte et les mouvements antiracistes

Merci pour cet article.

Merci à « orga » de nous conseiller de lire en nous disant« que ça ferait pas de mal »

parce que tu as raison en découvrant cet article, j'ai découvert l'existence des livres avec ton commentaire.

c'est vrai que toutes personnes issus des classes populaires et qui plus est NoirE ou ArabE, ou MusulmanEs ne lit pas, ne comprend pas les vrais enjeux politiques, et manque cruellement d'éclairage (libertaire) sur la « fièvre identitaire qui brouille les clivages économiques et sociaux ».

ma classe et ma race dans ta face !

« Gauche blanche », « racisés », « non concernés » : ces clivages qui agitent la lutte et les mouvements antiracistes

Un peu de lecture qui ne fera pas de mal ....

http://www.editionslibertalia.com/catalogue/poche/la-fabrique-du-musulman

Essai sur la confessionnalisation et la racialisation de la question sociale.

« La fixation permanente sur les présumés musulmans, tantôt dépeints comme des menaces à l'ordre public ou des victimes du système – parfois les deux à la fois –, s'inscrit complètement dans le réagencement en cours de la société française. Car le vrai “grand remplacement” concerne celui de la figure de l'Arabe par celle du “Musulman”, de l'ouvrier immigré par le délinquant radicalisé, du “beur” engagé par le binational déchu. »

En revenant sur les processus à l'œuvre depuis une quinzaine d'années, cet essai souligne le rôle des politiques, toutes tendances confondues, dans la propagation d'une fièvre identitaire qui brouille les clivages économiques et sociaux. Il interroge l'inclination de certaines tendances de la « gauche de la gauche » qui s'allient par opportunisme ou aveuglement avec des courants réactionnaires censés représenter les quartiers populaires. Il met en lumière l'action combinée de racistes, antiracistes et entrepreneurs communautaires qui conduit à la formation d'une nouvelle caste travaillée par les obsessions religieuses ou raciales. Et cela, à l'image du reste de la société fragilisée par les politiques antisociales des gouvernements et apeurée par le terrorisme islamiste.

L'auteur

Nedjib Sidi Moussa est né en 1982 à Valenciennes dans une famille de réfugiés messalistes. Engagé à gauche, il a été assistant d'éducation, analyste politique et enseignant dans plusieurs universités. Docteur en science politique, il a fait paraître une dizaine d'articles scientifiques sur l'Algérie. Il écrit également de la poésie.

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« Des ateliers Parole non-blanches mais animés uniquement par des personnes non-blanches mais ouvertes à tous » Cela me semble une bonne initiative à condition que l'on inclut dans les non-blancs les personnes d'origine maghrébine.
Les personnes victimes des discriminations doivent être les fers de lance de la lutte anti-raciste, de même que les femmes doivent être à l'avant-garde des luttes féministes.
Vous soulignez l'importance du contexte politique et de son rôle dans la lutte contre le racisme,à juste titre. En effet SOS racisme subit les dérives néolibérales et identitaires du Parti socialiste, en pleine décomposition.