Comment « vivre une vie comme tout le monde » quand on est diagnostiqué schizophrène - commentaires Comment « vivre une vie comme tout le monde » quand on est diagnostiqué schizophrène 2018-01-27T08:06:04Z https://basta.media/comment-vivre-une-vie-comme-tout-le-monde-quand-on-est-diagnostique#comment7594 2018-01-27T08:06:04Z <p>Merci à Marie et Corentin, les auteurs de l'article, Merci à Bastamag de l'avoir publié. Merci à Ariane pour ces commentaires pleins d'intelligence et de gentillesse. Et surtout Merci à Marco pour sa franchise, tant sur ses démons que sur ses espoirs.<br class="autobr"> Même s'ils sont peu lus, ces articles nous donnent l'espoir, voire l'assurance qu'un monde meilleur est possible.<br class="autobr"> Amities</p> Comment « vivre une vie comme tout le monde » quand on est diagnostiqué schizophrène 2018-01-06T17:39:43Z https://basta.media/comment-vivre-une-vie-comme-tout-le-monde-quand-on-est-diagnostique#comment7513 2018-01-06T17:39:43Z <p>Je pense que la meilleur façon de se sortir de la psychose est une pratique régulière de longue halène de la méditation du style « vipassana » (une catégorie de yoga). Car le mental est plastique, autant il peu régresser dans le délire, autant il peu retrouver un rapport à la réalité éveillé. Mais <br class="autobr"> Ça a l'avantage de sortir par le haut du trouble psychotique et de ne pas s'appuyer sur des croyances religieuses problématiques. Mais ceci dit ça reste compatible avec la religion, pour ceux qui en sont. Au pire, dans la pratique, ça leur apportera des solutions qui leur feront relativiser la nécessité des croyances religieuses, mais il n'auront pas à y renoncer si ils en ressentent le besoin.</p> <p>On en sort par le haut parce-que tout en calment et en enracinant le mental dans la réalité grâce au corps, hé bien ce n'est pas seulement la tendance psychotique qui est déjouée, mais aussi toute les tendances égotiques de notre personnalité. Pour le coup l'effet secondaire est assez souhaitable.<br class="autobr"> Il y-a depuis quelques années un courant de la psychiatrie occidentale qui gagne à être connu et développe cette approche spirituelle, avec par exemple le docteur Jacques Vignes (vivant en Inde) ou le D<sup class="typo_exposants">r</sup> Jean Marc Mantel (pratiquant dans le Sud Est). J'ai pu les rencontrer et ils ont écrit des livres d'un grand secours pour les psychotiques prêts à s'investir. Il y-a aussi le livre de feu D<sup class="typo_exposants">r</sup> Edward M. Podvoll : « Psychose et Guérison, le chemin de la compassion ».</p> <p>Par ailleurs, les médicaments peuvent aider quant le mental perd pied dans le délire. Il est alors presque impossible de faire de la méditation. A ce moment là les médocs permettent d'empêcher l'effet sable mouvant du processus psychotique (pas du tout anxiogène le délire ^^).<br class="autobr"> Mais les médicaments ne guérissent pas, ils agissent au niveau physique du cerveau comme une atèle via l'effet camisole chimique (les médocs se sont un peu améliorés avec le temps mais c'est pas encore ça, attention les dosages).<br class="autobr"> Sauf que le processus psychotique bien que mis en sourdine, n'est pas désenclenché pour autant (c'est pour ça que la méditation est indispensable, elle vient ressouder et cicatriser les processus mentaux sains que les délires ont déstructurés). De plus il y-a toute sortes d'effets secondaires plus ou moins courants avec les médocs, (engourdissement de l'esprit, prise de poids, épilepsie etc) mais bon ça reste souvent préférable au délire.<br class="autobr"> Je conseil donc de mettre l'accent sur la méditation avec un suivit psy pour peu à peu réduire les médocs et s'en passer. Tout en assainissant son mode de vie (sommeil, massages, pas de drogues, activités constructives adaptées...). La nature, l'art ainsi que des relations sociales bienveillantes sont des facteurs aidant.</p> <p>Voilà la tartine est terminée, j'ai abordé beaucoup d'aspects de la question, qu'en pensez vous ?<br class="autobr"> Merci d'avoir lu jusqu'au bout et bon courage pour les concernés et leurs proches. En particulier à Marc qui je l'espère arrivera à publier son recueil de poésie que je vais soutenir de ce pas.</p> Comment « vivre une vie comme tout le monde » quand on est diagnostiqué schizophrène 2018-01-06T17:31:22Z https://basta.media/comment-vivre-une-vie-comme-tout-le-monde-quand-on-est-diagnostique#comment7512 2018-01-06T17:31:22Z <p>Il conviendrait alors de retrouver une relation à la réalité plus stable et humble. Ce qui nécessite de faire le deuil des états hypersensible assez grisant. Il faut aussi pratiquer la remise en question pour rester réaliste et ne pas sauter à pied joint dans des interprétations tentantes qui rassurent en donnant une cohérence apparente de la réalité de l'instant. Pour cela il faut pouvoir accepter la difficulté de la condition de psychotique, faire face à se propre souffrance. Enfin et surtout il faut réamorcer une relation à la réalité saine et sensé en s'éveillant à la réalité. Alors peu à peu les processus mentaux provoquant la psychose se réduiront jusqu'à disparaître. Ce n'est pas une mince affaire, mais c'est possible.</p> <p>Ce phénomène délirant est aussi présent chez ceux qui n'ont jamais fait de psychose : allez vous promener, seul la nuit dans une forêt après avoir vu un film d'horreur et vous croirez probablement percevoir des dangers inexistants. Heureusement c'est dans un contexte particulier et ça ne deviendra pas une seconde nature, comme chez le psychotique.<br class="autobr"> Cependant si la plupart des gens n'ont pas ces perceptions au quotidien ça ne veut pas dire pour autant que la dimension immatérielle du monde n'existe pas ou est du délire quant on la ressent. Tout est question d'interprétation, le mental vas très vite, il prend des vessies pour des lanternes et mélange la réalité avec des croyances dissimulées. <br class="autobr"> En tout temps et en tout lieu, les spiritualités et religions font état de cette dimension immatérielle, avec leurs interprétations subjectives propre à leur contexte culturel.<br class="autobr"> Il est intéressant de remarquer que dans les sociétés fortement empreintes de spiritualité il n'y-a que peu de cas de dérive psychotique. Car la dimension spirituelle aides à encadrer l'hypersensibilité et à donner un sens réaliste et sain. Un sens qui, malgré l'aspect métaphorique religieux souvent pris au premier degré et les dangers de manipulation des hiérarchie religieuse, fonctionne dans la réalité. Du coup le processus psychotique est avorté à ses débuts ou par exemple contrôlé via des expériences de transes chamaniques qui sont accompagnés d'une longue formation spirituelle exigeante. Le rôle de la société qui donne ou pas une place à des expériences spirituelles est aussi important, car le mental et la trajectoire de vie de la personne hypersensible en serra fortement influencée. Maintenant une foi que l'on est dans un état psychotique avancé ou quotidien ce n'est pas tel ou telle croyance religieuse qui suffira à guérir. Mais plutôt une certaine forme de spiritualité réaliste, avec une pratique de retour à la réalité à laquelle correspond très bien certains exercices de yoga.</p> <p>En occident il me semble qu'on a jeté le bébé avec l'eau du bain en remplaçant la religion par la science. On y-a beaucoup gagnés, certes, mais on a arrêté de cultiver la dimension spirituelle. Par exemple demandez à un scientifique d'étudier l'amour, il constatera la présence d'hormones sexuelles ou autre mais ça ne volera pas très haut. Pourtant on peut tous affirmer avec certitude que l'amour c'est plus que ça, sans se prendre pour le Christ pour autant. Sauf que du coup, culturellement parlant, aujourd'hui on a peu ou pas de repères spirituels. Dans la pratique le nouveau dieu c'est l'argent et le progrès technique.<br class="autobr"> Il y-a bien eu une tentative de faire revenir la spiritualité par les théories psychanalystes, mais elles se sont arrêtées à des schémas assez limités. Bien que certains psychanalystes comme Karl Jung ai tenté de d'aller plus loin dans l'exploration de la dimension immatérielle avec l'inconscient collectif il me semble.<br class="autobr"> Du coup il faut aller chercher dans les cultures asiatiques par exemple, qui ont développées des pratiques spirituelles universelles, démystifiées et réalistes, comme le Yoga.</p> Comment « vivre une vie comme tout le monde » quand on est diagnostiqué schizophrène 2018-01-06T17:25:12Z https://basta.media/comment-vivre-une-vie-comme-tout-le-monde-quand-on-est-diagnostique#comment7511 2018-01-06T17:25:12Z <p>Salut à Marco et à tous.</p> <p>Je trouve que le témoignage est touchant et à l'utilité de faire connaître les psychotiques et de ré-humaniser leur image. <br class="autobr"> Bien que la relative incompréhensibilité d'un comportement délirant peu choquer, il y a au final moins de violences à autrui, chez les psychotiques que dans le reste de la population. Mais inversement, plus pour les violences faites à sois même. <br class="autobr"> Sans parler des violences que subissent les psychotiques, qui comme toute personnes trop anormale devient incomprise, marginalisée et méprisée. Les autorités psychiatriques ont carte blanche moralement tout en manquant de moyens financier (merci les actionnaires et les politiques capitalistes) et de méthodes autres que médicamenteuse (qui sont encouragées par les labos industriels).</p> <p>La place faite aux marginaux et aux personnes handicapés dans les mouvements militants de gauche est assez discutable. Défendre de belles idées d'organisation de société en les revendiquant face à un pouvoir centralisé et récupéré, c'est bien, mais ça reste très théorique. Dans la pratique ça ne rime pas forcement avec la préoccupation de faire une place attentionnée aux gens fragiles et improductifs qu'il nous est donnée de croiser. Pourtant pour peu que l'on s'y mette, les personnes handicapées, fragiles ou marginalisées en plus d'êtres aidées (quant elles l'acceptent), nous révèlent et intensifient notre propre humanité et ça c'est un sacré rôle dans la société.</p> <p>Je suis assez d'accord pour dire que la psychose n'est pas une maladie stricto-sensu, mais certainement un « désordre » sensoriel affectif et mental. <br class="autobr"> On reste toujours le même au fond, avant, pendant et après la psychose.<br class="autobr"> Après car il est possible d'en sortir, comme disait Lavoisier « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».<br class="autobr"> La psychose peu venir d'un dérèglement de la relation à la réalité. Souvent cela apparaît chez les personnes portés sur la sensibilité (génétique, éducation...) et ou les substances psychoactives. Après ces prédispositions, intervient souvent un traumatisme ou un quotidien déstabilisant et « malsain », qui à la longue provoque un dérèglement de la relation au monde. Comme si l'inconscient et le mental cherchait à éviter le problème qui parait insurmontable en modifiant sa perception de la réalité.</p> <p>Ce n'est pas un hasard si la plupart des psychotique vivent leur dimension spirituelle plus intensément qu'avant la psychose. Ils deviennent hyper sensibles et leur mental est accéléré. Ils perçoivent des couches « immatérielles » de la réalité, des sortes d'énergies par exemple ou des impressions de télépathie. Ces perceptions ne sont pas à proprement parler délirantes du moment qu'elles ne sont pas interprétées à tort (ce qui devient assez difficile quant elles sont harcelantes). D'ailleurs tout le monde a probablement un jour remarqué des coïncidences frappantes avec des proches comme si ils étaient liés par la pensée ou autre expérience spirituelle parfois troublantes pouvant déboucher sur des interprétations vertigineuses.</p> <p>Bien souvent, chez les psychotiques, les sensations immatérielles accrue sont difficiles à interpréter et à l'usure le mental s'emmêle les pinceaux. Ce qui débouche sur des croyances délirantes ou insensé et donc à la longue sur un comportement en conséquence.<br class="autobr"> C'est comme si vous étiez durant des années sous une petite dose de LSD, au tout début ça peu être marrant et fascinant, mais à moins d'être un chaman aguerri ou un bouddha (auquel cas vous ne prendriez pas de LSD au quotidien ou pas du tout dans le dernier cas), à force ça devient une vraie torture et ça vous travail dans votre plus grande intimité. La moindre mauvaise interprétation, le moindre recoin d'ego finit par offrir un ancrage au délire.</p>