« Nous refusons de servir ce système » : des ingénieurs diplômés d’AgroParisTech appellent à déserter - commentaires « Nous refusons de servir ce système » : des ingénieurs diplômés d'AgroParisTech appellent à déserter 2022-05-16T08:32:22Z https://basta.media/AgroParisTech-nous-refusons-de-servir-ce-systeme-ingenieurs-diplomes-declaration#comment12281 2022-05-16T08:32:22Z <p>"Bien sûr que non tout le monde n'a pas vocation à vivre en hameau à la campagne. Pour le coup c'est de la caricature.<br class="autobr"> Mais l'expansion des villes se fait beaucoup par bidonvilles dans lesquels on va trouver beaucoup de gens des campagnes qui fuient soit la misère soit une situation de guerre."</p> <p>Non ce n'est pas une caricature, l'exode rural commence vers 1840 et n'en finit pas tout au long du 20 eme siecle.et cela continue de nos jours.Et n 'est pas du majoritairement aux guerres et la misére.<br class="autobr"> Et les bidonvilles sont trés loins d'être majoritaires.<br class="autobr"> C'est bien un autre mode civilisationnel qui s'installe durablement et quasiment partout sur la planéte, au moins sur les pays développés.<br class="autobr"> Une augmentation souhaitable du nombre de ruraux, d'agriculteurs ne changera rien au fond .<br class="autobr"> Sans capitalisme(et je suis pour une révolution ) la production sera aussi planifiéé internationalement, mondialisée.<br class="autobr"> Vouloir tout (ou presque )produire dans un pays, même dans un continent est un non sens économique et écologique .<br class="autobr"> la planéte est riche mais pas partout ,de plus multiplier les usines au lieu de les concentrer(dans le respect des droits humais et écologiques)c 'est refuser de faire des économies d'echelle nécéssaires .Et le gachis n 'est pas trés écolo.<br class="autobr"> La radicalité absolue conduit trop souvent à jeter le bébé avec l'eau du bain.</p> « Nous refusons de servir ce système » : des ingénieurs diplômés d'AgroParisTech appellent à déserter 2022-05-14T15:34:11Z https://basta.media/AgroParisTech-nous-refusons-de-servir-ce-systeme-ingenieurs-diplomes-declaration#comment12280 2022-05-14T15:34:11Z <p>Evidemment la démarche est sympathique et le diagnostique posé est juste, d'autant plus que le capitalisme est la cible.<br class="autobr"> Cependant cette phrase est problématique :<br class="autobr"> « Nous ne voyons pas les sciences et les techniques comme neutres et apolitiques. »<br class="autobr"> le mot science a plusieurs acceptions.<br class="autobr"> Ainsi c 'est le corpus scientifique et aussi la communauté de chercheurs.<br class="autobr"> Et c 'est aussi une démarche.<br class="autobr"> Que veut dire une science neutre ? ou pas ?<br class="autobr"> Apolitiques les choix d'investissement dans tel ou tel branche ?, oui c'est faux et c 'est normal car c 'est bien à la communauté de choisir ses priorités.Donc le politique au sens noble est même une obligation<br class="autobr"> Et une conjecture validée, un théoreme démontrés,une recherche validée sont neutres au sens indépendante de qui finance .<br class="autobr"> Ainsi la science doit être convoquée et utilisée en agriculture comme partout ailleurs , s'en passer au motif que maintenant elle est utilisée dans le but de profit détruisant le vivant (heureusement la science est aussi trés bénéfique) est assez obscurantiste.<br class="autobr"> Dame nature est aussi un monstre parfois, ne l'oublions pas.</p> « Nous refusons de servir ce système » : des ingénieurs diplômés d'AgroParisTech appellent à déserter 2022-05-14T14:26:54Z https://basta.media/AgroParisTech-nous-refusons-de-servir-ce-systeme-ingenieurs-diplomes-declaration#comment12279 2022-05-14T14:26:54Z <p>Voilà en effet les combats à mener*. Au lieu de déserter.<br class="autobr"> <i>*nonobstant quelques contre-vérités exagérément anticapitalistes : inutile de diaboliser pour sensibiliser</i><br class="autobr"> Je crains que mes propos ne soient malheureusement pas une caricature du point de vue de l'écologie radicale : c'est bien le retour à l'état agraire et sédentaire qui est prôné, à l'exclusion de toute autre activité économique, moralement et climatiquement suspecte, comme une apnée permanente pour ne pas émettre de carbone... Ou plus exactement, comme je le l'évoque dans mon premier post, je crains que la condition des milliards d'êtres humains hors de portée des belles idées écologistes ne soit déjà passée par pertes et profits, l'avenir s'écrivant pour les quelques éclairés qui auront gagné les communautés rurales autarciques en mode survivaliste.<br class="autobr"> Je note que vous évoquez essentiellement des problématiques internationales qui ne concernent pas - directement (je sais que vous allez me parler des externalités) - notre pays. Et vous avez raison : la clé objective de la transformation climatique et écologique se trouve désormais en Inde, en Chine, en Indonésie, au Brésil, etc. Mais l'honnêteté intellectuelle commande de rappeler aux tiers-mondistes d'antan qu'étaient les écologistes que la situation actuelle des pays émergents renvoie à la question de leur développement, de leur intégration dans le concert économique, que réclamaient les courants politiques de gauche dans les années 60-70. La mondialisation est l'enfant monstrueux du tiers-mondisme et du capitalisme (si tant est que la République populaire de Chine soit un système capitaliste...). Et aujourd'hui, il faut réparer cela. Tout en se gardant des tentations de repli nationaliste, d'ostracisation et d'isolationnisme qui gagnent les esprits.<br class="autobr"> Vous affirmez enfin que l'on a les moyens de nourrir tout le monde de façon soutenable et saine : pourquoi alors ce désespoir ambiant, ce catastrophisme, notamment dans ce discours des étudiants ? Au travail ! Tout ensemble, sinon nous n'y arriverons pas.</p> « Nous refusons de servir ce système » : des ingénieurs diplômés d'AgroParisTech appellent à déserter 2022-05-14T07:37:34Z https://basta.media/AgroParisTech-nous-refusons-de-servir-ce-systeme-ingenieurs-diplomes-declaration#comment12278 2022-05-14T07:37:34Z <p>Bien sûr que non tout le monde n'a pas vocation à vivre en hameau à la campagne. Pour le coup c'est de la caricature.<br class="autobr"> Mais l'expansion des villes se fait beaucoup par bidonvilles dans lesquels on va trouver beaucoup de gens des campagnes qui fuient soit la misère soit une situation de guerre. Misère et guerre qui sont dues en grande partie aux intérêts des grandes entreprises et à la spéculation. Que les paysans puissent être propriétaires de leurs semences et de leurs terres et leurs productions vendues au juste prix sans être en concurrence avec les produits d.importation à bas prix, serait déjà un premier pas… dans de nombreux pays l'accaparement des terres agricoles et des forêts se fait par des moyens violents au détriment des paysans, de la biodiversité et de la faune. Tout ça pour surproduire, créer une alimentation bas de gamme et jeter une partie des productions, tout en enrichissant des actionnaires… les multinationales imposent leurs exports, leurs prix, leurs produits aux pays qui sont plus faibles économiquement ou politiquement. <br class="autobr"> Résultat : une guerre en Ukraine et des pays d'Afrique et moyen orient se retrouvent sans pain, alors qu'ils ont des paysans qui sont au chômage, parce qu'ils sont prisonniers de ce système depuis des années et des famines s'annoncent.<br class="autobr"> Autre resultat : Une déforestation massive pour faire de l'huile de palme dont on sait qu'elle génère nombre de problèmes de santé. <br class="autobr"> le Covid avait occasionné une micro prise de conscience au sujet de la surconsommation mais trois ans plus tard, rien n'a bougé ou tout à seulement empiré… il y a toujours plus de suicides d'agriculteurs en France et les gros groupes type Auchan sont entrain de s'accaparer des terres agricoles pour faire des agriculteurs des « salariés » pour produire évidemment toujours plus en monoculture… et exporter … le pire c'est que les petits paysans en conventionnel, étranglés de dettes vont pour certains rentrer là dedans. que des jeunes refusent de jouer ce jeu de ce système qui a les moyens de nourrir tout le monde mais génère la faim par appât du gain, c'est plutôt une très bonne nouvelle.</p> « Nous refusons de servir ce système » : des ingénieurs diplômés d'AgroParisTech appellent à déserter 2022-05-13T18:54:04Z https://basta.media/AgroParisTech-nous-refusons-de-servir-ce-systeme-ingenieurs-diplomes-declaration#comment12277 2022-05-13T18:54:04Z <p>J'ajoute que les villes ne sont pas juste la résultante d'un exode rural incontrôlé, mais la modalité ultime des interactions économiques et sociales de l'espèce humaine depuis des siècles. Une mégapole de 20 millions est une hérésie, je vous l'accorde, mais 200 petites villes de 100.000 habitants ne font guère de différence.<br class="autobr"> Contraindre les gens à vivre dans des hameaux, de surcroît sans moyens de transport et sans activité professionnelle en raison de leur impact carbone, est-ce cela votre projet ?</p> « Nous refusons de servir ce système » : des ingénieurs diplômés d'AgroParisTech appellent à déserter 2022-05-13T18:40:01Z https://basta.media/AgroParisTech-nous-refusons-de-servir-ce-systeme-ingenieurs-diplomes-declaration#comment12276 2022-05-13T18:40:01Z <p>Alors mettez tout le monde à la campagne, si tant est que ce soit faisable, et nous verrons le résultat... Vous savez très bien que ce n'est pas tenable. C'est exactement, sans mépris aucun, ce que l'on appelle une utopie.<br class="autobr"> En revanche, à l'offre des « magnats de l'agrobusiness » s'oppose la demande des citoyens / consommateurs. Là, il y a quelque chose de concret à faire. Au lieu de déserter, œuvrez avec pédagogie.</p> « Nous refusons de servir ce système » : des ingénieurs diplômés d'AgroParisTech appellent à déserter 2022-05-13T17:22:39Z https://basta.media/AgroParisTech-nous-refusons-de-servir-ce-systeme-ingenieurs-diplomes-declaration#comment12275 2022-05-13T17:22:39Z <p>Les humains qui s'entassent dans les mégapoles le sont justement en partie à cause du système en question, qui les pousse à déserter les campagnes dans lesquelles ils ne peuvent plus vivre. C'est le serpent qui se mord la queue. Toute tentative d'échapper à ce système est qualifiée « d'utopie » avec mépris... <br class="autobr"> Or, oui, il est possible de nourrir la planète sans un système d'import export totalement débile qui ruine les communautés paysannes locales, sans des systèmes de cultures hybrides sur lesquelles les magnats de l'agrobusiness ont la main mise, sans une surconsommation de viande qui entraine surconsommation de terres arables et d'eau, sans manger des animaux qui ont fait 5000km et ont consommé autant de pétrole pour qu'on les paye moins cher... Bref oui !!! on peut vivre de façon moins débile.</p> « Nous refusons de servir ce système » : des ingénieurs diplômés d'AgroParisTech appellent à déserter 2022-05-13T07:56:55Z https://basta.media/AgroParisTech-nous-refusons-de-servir-ce-systeme-ingenieurs-diplomes-declaration#comment12271 2022-05-13T07:56:55Z <p>Salutaires réflexions (quoique tardives : ces jeunes ingénieurs ont pris la place très convoitée de huit autres jeunes recalés au concours d'admission...) et respectables orientations. <br class="autobr"> Ceci posé, me sera-t-il permis de soulever une question, LA question primordiale, celle qui interroge le projet civilisationnel sous-jacent ? Quel modèle viable et pérenne proposent ces jeunes, non pas à eux-mêmes, mais à leurs semblables, pour contribuer à les extirper du désastre climatico-consumériste qui les emporte ?</p> <p>J'entends par là : l'écologie dite radicale est-elle un bien universel destiné à sauver l'humanité ou bien une communauté fermée d'idéalistes autarciques à la main verte ? Une fois débranchés du net et des réseaux sociaux - qu'ils utilisent abondamment, contribuant au bilan carbone de la société de consommation vilipendée -, désintoxiqués de la voiture ou du TGV - cet expédient pour cadres bucoliques - et installés dans leur ZAD isolée de toutes les turpitudes du système capitaliste libéral honni, loin des centres commerciaux, paradis de la malbouffe, une fois qu'ils auront déserté, pour reprendre leur propos, comment ces jeunes vont-ils changer le monde ? Le veulent-ils seulement ? Est-ce possible de l'extérieur ?</p> <p>Pire, cette vision radicale, prônant le retour à une paysannerie traditionnelle, à une économie en circuit court, par conséquent fondée sur une interdépendance rurale d'hyper-proximité, ne révèle-t-elle pas un angle mort, un tabou de la pensée écologiste : la dérive malthusianiste ? L'idée, tacite parce que honteuse, selon laquelle il y aurait trop d'humains sur Terre ? Que l'on serait bien mieux entre « happy few », entre initiés, au fond de campagnes aux terres fertiles. Et tant pis pour les milliards d'êtres humains entassés dans des mégapoles de 10, 20, 40 millions d'habitants, hors de portée des fermes bio où l'on vient chercher ses œufs et ses légumes frais. Tant pis pour les milliards de misérables peuplant les régions désertiques ou en stress hydrique. Tant pis même pour les millions de Français qui, urbains ou ruraux, ne peuvent se payer le luxe de vivre des fruits de leur potager., ni même de se passer de leur automobile, de leur supermarché et de leur travail servile...<br class="autobr"> Lorsque la frugalité pour tous atteint les limites du possible, a fortiori sur une échelle de temps trop courte, menace une doctrine de l'entre-soi, à la croisée du décroissantisme (Delphine Batho, Sandrine Rousseau, ...) et de l'effondrisme (Yves Cochet, ...), en vertu de laquelle seule une élite savante / sachante se crée les conditions d'accès au bonheur d'un Eden retrouvé. Cette théorie est mortifère car excluante. C'est un vert aux nuances fascisantes.</p> <p>Alors je repose ma question : l'écologie radicale rêve-t-elle vraiment qu'advienne un monde nouveau accessible à tous ? Des ingénieurs diplômés d'AgroParisTech ne sont-ils pas les plus aptes à répondre à ce défi ?</p> <p>Il y a deux façons de changer le monde. L'une, laborieuse, frustrante, fastidieuse, qui consiste à agir de l'intérieur, à améliorer le système en place, aussi imparfait soit-il. L'autre, exaltante, romantique mais assez utopique, qui vise à renverser la table, à brûler les navires, mais qui suppose que l'on sache exactement quel nouveau modèle viable pour tous on souhaite instituer. Il y a aussi la désertion, qui ne choisit ni l'une, ni l'autre de ces méthodes...</p> « Nous refusons de servir ce système » : des ingénieurs diplômés d'AgroParisTech appellent à déserter 2022-05-12T16:25:30Z https://basta.media/AgroParisTech-nous-refusons-de-servir-ce-systeme-ingenieurs-diplomes-declaration#comment12269 2022-05-12T16:25:30Z <p>Bravo pour cette déclaration courageuse. Mais il faut continuer à croire au métier d'ingénieur, au sens où l'ingénieur est un expert en techniques, mais qu'il garde toujours un recul scientifique sur son activité. A ce recul scientifique doit s'ajouter une prise de conscience philosophique. Il faut alors choisir son poste, l'entreprise à intérgrer ou à créer, qui permettra d'assurer de vrais missions compatible avec des valeurs. L"ingénieur est celui qui change la planète. Des milliers d'ingénieurs ont contribué à l'essor économique en dégradant la nature. Les ingénieurs responsables d'aujourd'hui doivent mettre toute leur intelligence et leur énergie au service de projets utiles. La gestion durable des espaces naturels, agricoles, forestiers et urbains, auxquels ces ingénieurs repsonsables doivent contribuer n'est pas le développement durable, ni la transition écologiques qui sonteffectivement des concepts mensongers hypocrisie pour continuer à dégrader notre terre.</p> « Nous refusons de servir ce système » : des ingénieurs diplômés d'AgroParisTech appellent à déserter 2022-05-11T16:00:25Z https://basta.media/AgroParisTech-nous-refusons-de-servir-ce-systeme-ingenieurs-diplomes-declaration#comment12268 2022-05-11T16:00:25Z <p>Émotion devant de si fortes décisions. A 68 ans j'ai écouté mes aînés parler de solutions technologiques. Ils ont 20 ans et nous tendent un miroir. Puissent ils être entendu !</p>