Quand nos bulletins de salaire témoignent d'un siècle d'histoire et de conquêtes sociales

C'est toujours une bonne idée de faire de l'histoire sociale en expliquant les lignes du bulletin de paye.
Je l'avais fait dans un tract CGT de septembre 2002 à l'attention de mes collègues de boîte.
Cette lecture me donne envie de le refaire, rien qu'en l'actualisant légèrement.
Ceci dit, le bulletin de paye a été « simplifié » en 2017 et étendu à toutes les entreprises en 2018.
https://www.gouvernement.fr/nouveau-bulletin-de-paie-plus-clair-et-plus-simple-pour-les-salaries-et-les-entreprises

On ne voit plus apparaître certaines lignes, notamment celles liées aux cotisations que ne payent que les entreprises. On voit donc apparaître une ligne un peu vague nommée « autres retenues » dont les salariés ne savent pas de quoi il en ressort (avant 2017, sur mon bulletin, « autres retenues » était décomposé en une dizaine de lignes).
Or, ce sont des choses importantes qui ont disparu du bulletin, mais existent toujours en temps que cotisations et prestations :
* Accidents du travail (la quatrième branche de la sécu), la cinquième étant l'ACOSS (chargée de collecter les cotisations)
* AGS : Fonds National de Garantie des Salaires (cette cotisation permet aux salariés de percevoir leurs salaires nets impayés dans le cas où l'employeur serait en état de cessation des paiements).
* FNAL : fonds national d'aide au logement.
* Cotisation Transport
* Contribution au dialogue social

Ce qui a changé aussi, c'est la fusion AGIRC/ARRCO. C'est souvent la disparition de mutuelles d'entreprises ou de groupes d'entreprises, désormais sous-traitées à des compagnies d'assurance.

Les salariés doivent savoir cela, que tout n'est pas tombé du ciel, mais est le résultat de décennies de luttes ou parfois de reflux des luttes.

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