Vivre dans une cabane sans eau, sans fenêtre, sans électricité : l'envers du métier de bergère et berger - commentaires Vivre dans une cabane sans eau, sans fenêtre, sans électricité : l'envers du métier de bergère et berger 2023-06-12T05:58:14Z https://basta.media/Vivre-dans-une-cabane-sans-eau-sans-fenetre-sans-electricite-l-envers-du-metier-de-berger#comment12587 2023-06-12T05:58:14Z <p>Je suis d'accord avec pas mal de constats fait ici.<br class="autobr"> Je suis moi-même berger depuis 10 ans, et maintenant éleveur-berger ( je garde mon troupeau et celui d'autre éleveur l'été, mais gère aussi mes brebis le reste de l'année, la vente des agneaux, de la laine, l'administratif....).</p> <p>Mais je trouve un peu déconnant de tirer un constat si général.<br class="autobr"> J'ai eu moi aussi des condition de travail rudes, quand il pleut c'est pas les meilleurs journées de la vie.</p> <p>Mais ça reste un métier agréable, super bien payé ( les payes d'alpage sont souvent au dessus de 2000€net/mois).</p> <p>Le nombre d'heures de travail ? Mais un même berger travaillera 10heures derrière les brebis en une journée, quand un autre sur le même alpage, pour un résultat identique, ne travaillera que 2heures.</p> <p>C'est un métier où on est autonome, où on ne peut pas demander les même normes qu'en haut (des toilettes ? Dans mes cabanes où il y en a ça fini en étagère , je fais mes besoins dehors (le jardin est grand).</p> <p>Par exemple, pour une cabane qui respecte les normes et n'est utilisé que 1 mois/an par le berger, tout compris, il y en a vite pour 100 000€, financé à 80 % par des fonds européens. Les 20 % restant sont financé par le propriétaire ou le groupement pastorale. Bien souvent, les mairies (propriétaires) n'ont pas énormément de moyen financier et administratifs (les dossiers sont conséquents et techniques). Il y a également beaucoup de groupements pastoraux (groupement d'éleveurs qui embauches des berger) qui ont des baux précaires sur les alpages (celui sur lequel je travail, tous les 5 ans le bail est remis sur le marcher… ça ne nous incite pas à faire de grands travaux sur les cabanes )</p> <p>On (des éleveurs, des bergers ) remarque également pas mal de bergers qui ne sont pas très consciencieux dans leur travail. Alors c'est sur, en terme de temps de travail on est au dessus des 44h. Mais est-ce que une heure de garde équivaut (fatigue, travail du corps, degré de vigilance...) a une heure de maçonnerie ? A une heure devant une classe d'élèves ? Ce sont des questions à se poser.<br class="autobr"> Berger, c'est une façon de vivre, c'est bien plus qu'un métier.<br class="autobr"> Pour ma part, désormais, quand je parts en alpage avec ma famille, ce sont mes vacances ...</p> <p>Alors oui, il y a encore des cabanes à rénover, oui il y a des éleveurs qui ne sont pas très attentifs à certains détails important ( détecteur monoxyde, poêle fissurés), où qui restent trop encrés dans un monde patriarcale, mais il y a aussi des bergers qui sortent les brebis tard en plein été pour rentrer dans leurs nombre d'heures, d'autre qui font monter les éleveurs pour une petite fuite d'eau a réparer car « ce n'est pas dans leur contrat » ( l'éleveur met la journée aller-retour à aller réparer), d'autres qui refusent des tires de défense (tirs administratifs ) face à la prédation des loups, où accueillent mal les autres acteurs de l'alpage.</p> <p>Et d'autres encore qui croient tout savoir sur le métier, sur les brebis, qui ne sont pas humbles face aux savoirs des anciens.<br class="autobr"> Les conditions de travail n'ont jamais été aussi bonne pour les bergers, il y a encore des choses à améliorer, certes, mais quand même....c'est pas le bagne. ...</p> <p>Un éleveur-berger, membre de la confédération paysanne.</p>