Maintien de l’ordre

Deux pétitions pour dire stop à l’escalade répressive de la police

Maintien de l’ordre

par Rédaction

Une pétition du président de la Ligue des droits de l’Homme et une autre déposée auprès de l’Assemblée nationale demandent la suppression des Brav-M, les brigades de polices motorisées qui terrorisent en manifestation.

« La répression policière qui s’abat sur notre pays doit conduire à remettre à l’ordre du jour l’impératif démantèlement de la Brav-M », défend l’auteur d’une pétition déposée sur le site de l’Assemblée nationale. La Brav-M est la brigade de répression de l’action violente motorisée mise en cause dans nombre de cas de violences policières.

« Brigade créée en mars 2019 sous l’impulsion du préfet Lallement pour bâillonner le mouvement des Gilets Jaunes, elle est devenue l’un des symboles de la violence policière, dit encore la pétition. Le pays étouffe de témoignages d’exactions violentes et brutales commises par ces brigades motorisées à l’encontre des manifestants qui tentent de faire entendre leur opposition à un projet de régression sociale. »

La pétition lancée le jeudi 23 mars a déjà réuni plus de 125 000 signatures. Si elle en recueille plus de 500 000, elle devra être discutée à l’Assemblée nationale.

Nasses illégales, interpellations indiscriminées

Face aux excès de violences de la police ces dernières semaines en France, le président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) Patrick Baudouin demande lui aussi dans une pétition une réforme de fond du maintien de l’ordre.

« Le territoire français − et les grandes villes plus particulièrement − sont depuis plusieurs jours le théâtre d’opérations de maintien de l’ordre de grande ampleur, violentes et totalement disproportionnées », résume-t-il dans le texte déposée sur la plateforme Change.

« Ces derniers jours ont vu le retour des nasses illégales, de l’usage d’armes mutilantes comme le LBD et les grenades de désencerclement ou explosives, du gazage à outrance, de l’emploi de policiers non formés au maintien de l’ordre et réputés pour leur violence, en particulier la brigade de répression de l’action violente motorisée et les brigades anti-criminalité, avec des interpellations et des verbalisations indiscriminées, du matraquage systématique et des violences gratuites et attentatoires à la dignité, parfois même à l’intégrité physique des personnes. »

Le président de la LDH juge que la politique du gouvernement « plonge aujourd’hui le pays dans une situation particulièrement alarmante pour la démocratie ».

Avec sa pétition, la LDH demandent à la Première ministre et au ministre de l’Intérieur :

– l’interdiction des techniques d’immobilisation mortelles et des armes de guerre ;
– une révision des méthodes d’intervention de maintien de l’ordre, notamment la suppression de la Brav-M et de la nasse ;
– la suppression du délit de participation volontaire à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations et la fin des gardes à vue « préventives », de la politique du chiffre sur les interpellations ;
– un traitement judiciaire équitable des faits de violences policières et un meilleur encadrement des procédures d’outrage et rébellion ;
– une réforme des conditions autorisant les contrôles d’identité, aujourd’hui détournés de leur objet à des fins de pression et de répression ;
– le respect de la qualité des observatrices et observateurs indépendants et des journalistes, et plus généralement de la liberté d’informer et de rendre compte des pratiques des forces de l’ordre.

« C’est là le préalable à un avenir commun apaisé », conclut la pétition.

 Voir la pétition qui demande la dissolution des Brav sur le site de l’Assemblée nationale
 Voir La pétition en ligne de la LDH

Photo : Une équipe de Brav-M face à des manifestants lors le la journée d’action intersyndicale du 23 mars / © Serge d’Ignazio