Événement

Rencontres « Les Peuples Veulent » les 21, 22 et 23 octobre : « Pour un internationalisme par le bas »

Événement

par Collectif

Les rencontres Les Peuples Veulent se tiennent depuis trois ans près de Paris. Du 21 au 23 octobre, la quatrième édition réunira des collectifs venus d’Europe de l’Est, d’Amérique latine, du sous-continent indien, d’Afrique et du Moyen-Orient.

Les rencontres internationalistes « Les Peuples Veulent » se tiennent depuis trois ans à Montreuil, en banlieue de Paris. Initialement impulsée par la Cantine syrienne de Montreuil dans le sillage des soulèvements de 2018-2019, ces rencontres sont une proposition pour intensifier des circulations révolutionnaires entre territoires et continents.

Pour cette année, la quatrième édition réunira une trentaine de collectifs venus d’Europe de l’Est, d’Amérique Latine, du sous-continent indien, d’Afrique et du Moyen-Orient pour trois jours de festival public avec projections, concerts, tables rondes, expositions. Une diffusion et une traduction seront assurées sur différents médias.

Participant.es, enfants et ami.e.s de la révolution syrienne, nous nous sommes retrouvé.e.s avec un désir pour l’avenir : celui de ne jamais plus accepter, quelle que soit sa géographie, l’abandon de la juste révolte d’un peuple.

« Les gouvernements nous ont trahis, où sont les peuples ? » demandaient les révolutionnaires syrien.ne.s.

De la rage et de l’amertume de nos expériences, mais aussi du besoin de se sentir moins seul.e.s, est née l’envie de se connaître et de se lier. Dans nos exils et nos voyages, nous sommes allé.e.s à la rencontre des révolté.e.s. Nous nous sommes rejoints aux intersections d’un monde malade. Nous avons compris que nous faisions partie d’un combat transnational. Que nous faisions face à une élite internationalement organisée, avec ses réseaux de répression et d’exploitation.

Si nous souffrons différemment, nos ennemis sont les mêmes. Parfois, nous ne comprenons pas de quoi un autre souffre, souvent nous ne parlons pas la même langue mais cela ne nous empêche pas de vouloir nous entendre.

Alors depuis quelques années, d’un continent à l’autre, nous avons fait route au sein des mouvements pour la vie et la dignité. Dans les « premières lignes » des soulèvements, nos désirs se sont fait écho - du Chili au Liban, de Hong-Kong au Soudan, de l’Irak à la Colombie, de la Syrie à la France. Dans les pas des puissances zapatistes et féministes, nous avons commencé à tisser un réseau de connexions planétaires. Non comme une éthique abstraite, mais comme stratégie de survie. Ne pouvant nous contenter de réponses aux urgences ou aux crises, nous forgeons, à partir de là où nous vivons, des relations d’entraide, d’apprentissage, de complicité qui dépassent les frontières des États. Nous tissons depuis ce qui nous lie, nous traçons nos propres cartographies.

C’est à Paris, cœur d’une métropole du capital, mais grand carrefour des exils, que nos pas nous ont amenés à vivre puis à construire un espace de croisement entre révolutionnaires du monde.

Nous savons à quel point nous venons de territoires différents, avec leurs propres dynamiques, complexités et histoires. Mais nous savons aussi comment nos combats résonnent, comment nos révoltes poussent les mêmes cris, comment nous nous reconnaissons dans nos doutes et dans nos rages. Nous ne craignons pas le désaccord ; nous cultivons la multiplicité de nos expériences.

Nous essayons d’explorer de nouvelles voies, mais des tentatives passées nous tirons nos leçons les plus déterminées. Nous sommes en recherche continue, nos questions restent grandes ouvertes, animées par une seule certitude : seuls les peuples sauvent les peuples.

Nous défendons un internationalisme qui traverse les frontières des nations et des corps. Un internationalisme par le bas, ancré depuis une myriade d’espaces et de territoires qui décident de se gouverner eux-mêmes. Un internationalisme des peuples qui rêvent de voir de plus en plus de territoires libérés du capital et des tyrans.

De ceux et celles d’entre nous qui viennent du Sud, nous avons appris à résister à tous les empires : occidentaux mais aussi russe, turque, chinois, iranien ou israélien.

Nous rêvons toujours de la victoire. De la victoire des conseils locaux de Syrie, de celles des comités de résistance au Soudan et des assemblées territoriales au Chili ; d’une France autogérée par ses 150 000 ronds-points. Et pour faire revivre les fantômes des Daraya, Kronstadt ou Shanghai nous pouvons compter, comme disent nos amies chiliennes, sur la mémoire du futur.

Sur les chemins longs et difficiles des combats que, partout, nous livrons, nous souhaitons dessiner, ensemble, de nouveaux horizons. À tous.te.s celles et ceux qui, souvent bien avant nous, ont commencé à construire cette entraide des peuples, à toutes les forces autonomes qui œuvrent pour la libération de tous et toutes sans distinction, nous vous adressons une invitation :

Si vous le pouvez, venez à notre rencontre au festival internationaliste « Les Peuples Veulent » le 21, 22 et 23 octobre 2022 à Paris, notre contribution à la création d’espaces de rencontre et d’échange entre révolté.e.s à l’échelle planétaire. Si vous ne le pouvez pas, écrivez-nous, racontez nous vos tentatives. Rejoignons-nous sur le chemin.

Nous qui voulons embraser ce monde pour le voir fleurir à nouveau nous n’avons plus d’autres choix que de nous retrouver, nous relier et combattre côte à côte.

Nous écouterons tous les échos de cette invitation

À bientôt ici ou ailleurs.

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