Pour les femmes et les enfants qui sont confiné.e.s avec un conjoint ou père violent, le danger n’est pas qu’en dehors de leur domicile. En Chine, avec le Coronavirus, les violences au sein du couple ont explosé (voir cet article en anglais). Les violences ne sont pas une fatalité, nous pouvons réagir.
Que faire ? Le gouvernement peut agir. Face au Coronavirus, l’Espagne a déclenché un plan d’urgence pour protéger les femmes victimes et prévenir l’augmentation des violences avec le confinement (voir ici au sujet du plan espagnol). Nous demandons au gouvernement de s’inspirer de ce plan d’urgence. Les mesures ne peuvent reposer uniquement sur des collectivités de bonne volonté (comme celle de Grenoble).
Le gouvernement français doit déclencher des mesures immédiates pour enrayer l’augmentation des violences qui s’annonce dans les prochaines semaines. Une campagne d’information et de prévention nationale sur les violences au sein du couple en situation de confinement doit être lancée en urgence.
Nous demandons :
– L’envoi d’une consigne immédiate à tous les services de police (17, commissariats, gendarmeries) et aux services d’urgences pour leur rappeler les règles en matière de prise en charge des victimes de violences. Si des enfants sont en danger, le procureur doit être prévenu immédiatement.
– La mise en place, comme en Espagne, d’un service d’alerte ouvert 24 heures sur 24 par messagerie instantanée avec la fonction de géolocalisation par les forces de l’ordre.
– Le numéro de téléphone Violences Femmes Infos (3919) ainsi que le réseau des associations locales doivent pouvoir répondre à 100 % des appels : cela implique un suivi quotidien des demandes et si besoin, un renforcement des équipes.
– Le maintien des places d’hébergement existantes en soutenant les associations qui les gèrent. Elles ont besoin de masques et de matériel adéquat pour mener leur mission. Le gouvernement doit également débloquer des fonds pour financer des nuits d’hôtel lorsque les centres d’hébergement sont pleins.
– L’envoi d’une circulaire à tous les juges aux affaires familiales pour leur demander d’être réactif sur la délivrance des ordonnances de protections. Celles-ci permettent d’éloigner le conjoint violent. Elles doivent être délivrées en moins de six jours comme le prévoit la loi et délivrées sans exiger une plainte de la victime.
– La mise en place au niveau national d’une assistance psychologique, juridique et sociale aux victimes de façon non présentielle. En Espagne, un service de tchat en ligne avec assistance psychologique a été mis en place. La plateforme en ligne de signalement du gouvernement pourrait recruter de manière exceptionnelle des psychologues dédiés pour répondre aux victimes.
Beaucoup d’entre vous demandent que faire à son niveau ? Chacune et chacun peut agir. Faites un don à des associations qui accompagnent les femmes victimes de violence comme par exemple Solidarité Femmes, qui gère notamment le 3919, l’AVFT, le collectif féministe contre le viol ou la Fondation des femmes.
Prenez régulièrement des nouvelles de vos amies qui vivent avec un conjoint violent. Dites leur que vous êtes joignable en cas de problème. Donnez leur le numéro de téléphone dédié (3919) et le 17 (en cas d’urgence). Imprimez ou réalisez une affiche d’information et affichez la dans votre immeuble (téléchargez un modèle ici). Partagez un visuel de prévention sur les réseaux sociaux (voir ici).
Si vous entendez des cris ou des coups chez vos voisin.e.s, appelez la police (17). N’hésitez pas à passer prendre des nouvelles dans la journée en conservant les distances de sécurité. Si des enfants sont en danger, appelez le 119 ou prévenez directement le bureau du procureur de votre ville (le numéro de téléphone se trouve sur internet).
Pour signer la pétition « Confinement : protégeons les femmes victimes de violences #Coronavirus », c’est ici.