À l’heure où Emmanuel Macron qualifie la transition écologique d’« essentielle à notre avenir », où les Marches pour le Climat se multiplient partout en France, où le gouvernement lance un plan pour redynamiser les centres-villes vidés de leurs commerces de proximité par l’implantation de zones commerciales périphériques, la Ville de Pacé et Rennes Métropole font un choix pour le moins anachronique : celui de construire un centre commercial de 40 000 m² sur 9 ha de terres agricoles fertiles auxquelles s’ajouteront les emprises des aménagements routiers programmés.
Tout voiture et emplois précaires
Une aberration économique et sociale. Un projet fondé sur le tout voiture, avec la disparition des commerces de proximité du fait de la désertification des centres-villes provoquée par la répétition de ce type de grande structure commerciale depuis les années 70. Concrètement, il s’agit de la mise en danger des commerces de centres-villes, des quartiers et des centres-bourgs de toutes les communes de la métropole et même au-delà à l’ouest de Rennes (Montfort-sur-Meu, Bédée,Montauban-de-Bretagne...), au profit de vagues emplois précaires.
Une aberration environnementale. Ce projet, qui va détruire encore des terres agricoles, est l’exact inverse des mesures qu’il est urgent de prendre pour répondre au défi du dérèglement climatique. Il va amplifier les problèmes de circulation sur la RN12 et à la sortie de Pacé. Il va aussi contribuer à la bétonisation de la ceinture verte de Rennes, à l’imperméabilisation des sols et à la destruction de la biodiversité.
L’opposition grandit et se structure
Un collectif de citoyens, des associations, des syndicats, des organisations politiques et des élus dénoncent les impacts négatifs de ce projet qu’ils jugent économiquement vain, socialement aberrant et écologiquement irresponsable. Rassemblés dans un même combat, tous condamnent le soutien à ce projet de la ville de Pacé, de Rennes Métropole, du Pays de Rennes et de François André, député LREM de la circonscription de Pacé. Alors que le début des travaux est imminent, l’opposition grandit et se structure.
Vue du projet Open Sky et ses 1400 places de parking qui doit accueillir, entre autres, un hypermarché et un magasin Ikea (source)
L’épuisement des recours juridiques (tribunal administratif de Rennes, cour administrative d’appel de Nantes, Conseil d’État) ne décourage ni les personnes, ni les organisations signataires : les travaux n’ont pas encore commencé et il n’est pas trop tard pour réagir. La consultation citoyenne vantée par le maire de Pacé se résume à l’enquête publique de 2015 ; dans un contexte d’urgence climatique, environnementale et sociale, les citoyens expriment aujourd’hui leur incompréhension face à ce projet des années 90.
Une pétition en ligne depuis décembre a déjà collecté plus de 5700 signatures. Un pique-nique champêtre et une déambulation festive sont prévus ce samedi 25 mai. RDV à 10h30 au parking du Cora de Pacé.
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Photo : Mobilisation le 17 février 2019 contre le projet OpenSky / © Arthur Brière