Depuis la fin de l’été à Bure, le bois de Mandres-en-Barrois est temporairement libéré de l’Andra (l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs, NdlR). Les pans du mur abattu gisent à terre, les gendarmes se sont retirés et des cabanes se reconstruisent dans les arbres. Les croque-morts du nucléaire ont subi une défaite mémorable. Mais l’empire de l’Andra ne s’arrête pas à la lisière de la forêt. En dix ans, l’agence s’est accaparée plus 3000 hectares de terrains, dont 1000 hectares de terres agricoles, harcelant de nombreux paysans, augmentant le prix du foncier et compliquant les installations agricoles.
Dans ces champs, les travaux ont débuté il y a plus d’un an. A cause des premiers forages et des fouilles archéologiques, plus de 300 hectares ont été retirés de l’usage agricole, privés de leur valeur nourricière. Après avoir été couverts de tranchées, voilà qu’ils s’enfrichent avant de laisser place à une gigantesque zone de conditionnement de déchets en surface.
Des arbres habités aux champs occupés !
Pour renforcer le blocage des travaux, nous appelons à continuer l’occupation des terres agricoles ! En novembre dernier nous avions semé un hectare de céréales sous les fenêtres du laboratoire. En avril, nous plantions 500 m2 de pomme de terres à la place d’une future voie ferrée. Avec les 300 kg que nous avons récolté nous continuerons de friter l’Andra, démolir des murs et construire des cabanes : nos cultures squattées sont le terreau d’une résistance diffuse.
Depuis le début de l’automne, nous avons étendu ce carré de patates pour reprendre 3 hectares à l’Andra. Des variétés de blé ancien ont été installées, du seigle et du blé panifiables ont été semés, et bientôt un fournil se construira… pour coller des pains aux nucléocrates !
Dimanche 13 novembre, nous invitons tout le monde à entretenir ce champ et construire des barricades et des haies tout autour. A partir de 10h30, rendez vous à l’ancienne gare de Luméville pour un grand chantier collectif : paillage, plantation massive de barricades d’arbres fruitiers et d’arbres de haies, creusement de fossés, fabrique d’épouvAndrails, semis d’hiver, confection de buttes. Nourrissons les résistances, empêchons les travaux, et affirmons des avenirs désirables à la place du désert nucléaire ! Ramenez de quoi boire et grignoter ; ramenez vos pelles, vos fourches, vos pioches ; ramenez de nombreux arbrisseaux et autres plants ; et surtout ramenez-vous !
Et à partir de vendredi 11 après-midi, la maison de résistance à Bure accueillera les rencontres francophones du réseau de paysans et collectifs anticapitalistes Reclaim the Fields, pour prendre le temps de la réflexion et enraciner les rébellions dans le grand Est, en France et ailleurs. Tout le monde est invité à y participer !
De la forêt libérée de Mandres-en-Barrois aux champs rebelles : on ne nous atomisera jamais !
Plus d’informations : vmc.camp / Contact : terresdebure(a)riseup.net
A lire : A Bure, habitants et paysans refusent que leur territoire devienne une « grande poubelle nucléaire »