Inégalités

Ces riches « assistés » de l’État Sarkozy

Inégalités

par Nolwenn Weiler

La France des « assistés », qui abuseraient des largesses de l’État, au détriment de ceux qui exercent un « vrai travail » a été dénoncée tout au long de la campagne présidentielle par Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy. La rengaine des chômeurs et des immigrés fraudeurs a sans aucun doute bénéficié au vote FN. On a moins entendu parler des riches, dont le train de vie est pourtant largement subventionné par les aides publiques.

Assistés de la spéculation immobilière

Dans une synthèse publiée le 10 avril dernier par l’Observatoire des inégalités, il est ainsi rappelé que « parmi les 3 millions de chômeurs et les 15 millions de retraités, on ne compte pas uniquement des catégories populaires ». Quant aux niches fiscales (travaux à domicile, investissements dans les Dom-Tom ou dans l’immobilier locatif) qui vont coûter 66 milliards d’euros à la collectivité en pertes de recettes en 2012, elles bénéficient pour l’essentiel aux plus aisés. Sans oublier qu’en 2011 les deux tiers des baisses d’impôt pour l’emploi de personnel à domicile sont allés aux 10 % des contribuables les plus favorisés.

Assistés des grandes écoles

Le mécanisme du quotient familial appliqué à l’impôt sur le revenu, que François Hollande compte réformer, « procure un avantage qui augmente avec le niveau de vie et le nombre d’enfants : 10 milliards sont ainsi distribués » : les réductions d’impôt accordées aux familles aisées avec enfants peuvent atteindre 9 000 euros (familles avec 3 enfants à partir de 7 500 euros mensuels).

Les classes aisées bénéficient aussi plus largement que les autres du système éducatif. Car leurs enfants fréquentent bien plus souvent l’université et les grandes écoles que les filières professionnelles. « En gros, la formation d’un élève jusqu’au BEP coûte 100 000 euros à la collectivité, un étudiant en licence 140 000 euros et un élève de grande école près de 200 000 euros… » Alors, qui coûte cher aux Français ?