Ce 1er mai européen a une saveur bien amère. La Grèce est en train de sombrer. « La situation se détériore chaque jour un peu plus. Pour l’heure, il est impossible que le pays emprunte aux marchés financiers. Le taux d’intérêt des obligations sur 10 ans est de 10,8% (18,5% pour celles sur deux ans). En fait, personne ne veut prêter à la Grèce », s’alarme Yannis Almpanis, membre du Réseau pour des droits politiques et sociaux (Diktio). Sans aide financière avant le 18 mai, l’Etat grec sera obligé de suspendre ses paiements.
Fuite des capitaux
La liste des exigences de l’Union européenne et du FMI pour accorder ce prêt risque de provoquer « un véritable désastre social » dans les secteurs public comme privé : baisse de 15% des salaires, relèvement de l’âge de la retraite à 67 ans, baisse des pensions, abolition des conventions collectives, remise en cause de toute restriction légale aux licenciements dans le secteur privé, réductions de la dépense publique, des milliers d’emplois supprimés dans la fonction publique… Pour Yannis Almpanis, il s’agit « du pire plan possible de la part du FMI ». Merci DSK !
« Bien des gens ici comparent les faits à ce qui s’est passé en Argentine. Il y a une vague de retraits bancaires. Les riches et la classe moyenne ont peur que les Allemands fassent sortir la Grèce de la zone euro. Du coup, ils essaient de préserver leurs euros en les transférant à Chypre ou en réalisant des investissements immobiliers à Londres », témoigne le militant grec. Une grève générale est prévue le 5 mai.