Basta! : Vous affirmez que le programme du Front de gauche ne va pas coûter d’argent aux citoyens français, et qu’il va même rapporter de l’argent à l’État. Comment est-ce possible ?
Jacques Généreux [1] : L’Institut de l’entreprise [2] – qui ne travaille pas spécialement pour le Front de gauche – estime que notre programme coûte 130 milliards. Comment le finance-t-on ? Les niches fiscales et sociales d’abord : elles représentent 145 milliards d’euros d’exonérations fiscales et 28 milliards d’exonérations de cotisations sociales, soit 173 milliards par an qui manquent aux ressources publiques. L’Inspection générale des finances estime que la moitié des exonérations fiscales n’a aucun impact sur l’emploi. Cela ne sert à rien, sauf à ceux qui en bénéficient. On peut donc récupérer au total entre 100 à 120 milliards d’euros, qu’on ne prend ni dans la poche des Français ni sur l’investissement : cela s’accumule juste dans le patrimoine privé improductif, immobilier et financier, des plus riches ou des banques.
Ensuite, le mode choisi pour financer la dette – par emprunt sur les marchés financiers – coûte 50 milliards d’intérêts par an à la France. 50 milliards qui vont nourrir les banques et les marchés financiers juste parce qu’on adopte ce circuit de remboursement de la dette. Si on se finançait auprès d’une banque centrale à 0 %, cela coûterait juste quelques milliards. Nous proposons aussi une réforme de l’impôt sur le revenu, avec 14 tranches, jusqu’à 100 % d’imposition quand on atteint 20 fois le revenu médian pour une personne [3]. Cette réforme rapporte 20 milliards d’euros. Nous proposons aussi des contributions fiscales nouvelles, par exemple sur leurs revenus financiers pour les entreprises. Au total, 200 milliards d’euros de ressources nouvelles peuvent être mobilisées progressivement pour financer nos propositions. Sans que cela coûte un centime à 95 % de la population française.
En comparant avec la politique actuelle, cela relativise le coût des programmes. Aujourd’hui, la politique fiscale de Nicolas Sarkozy coûte presque 300 milliards d’euros par an à la France [4]. Et dépensés pour quoi ? Rien. Juste 500 milliards de dettes supplémentaires depuis quatre ans. Et moins de services publics, le déremboursement des médicaments, moins de sécurité avec la réduction des effectifs de policiers qu’on ne peut plus payer… Notre programme est le seul qui dégage des marges de manœuvre colossales et qui permettent de réduire la dette publique. Avec 130 milliards d’euros investis, vous avez 200 000 logements par an, 500 000 places dans les crèches, la relance du secteur des énergies renouvelables, la relance globale de l’activité et de l’emploi, le remboursement des dépenses de santé à 100 %. Sans que cela ne coûte rien aux Français.
Vous souhaitez nationaliser les grandes entreprises du secteur énergétique, Total, EDF, Areva. Combien cela coûtera-t-il ?
Environ 140 milliards, si on se réfère aux conditions d’indemnisation pratiquées en 1981. L’Institut de l’entreprise l’estime à 102 milliards pour Total et à une quarantaine de milliards pour Areva, EDF et GRDF. On peut aussi revendre des activités internationales de Total pour alléger considérablement le coût de la nationalisation. La pratique consiste aujourd’hui à indemniser l’actionnaire de la valeur de son action sur les marchés, mais aussi de la « perte potentielle » de profit sur ses revenus futurs. Cela peut entraîner des coûts d’indemnisation assez faramineux. On pourrait simplement rembourser aux gens ce que cela leur a coûté. Il faudrait mener une réflexion sur le sujet, avec éventuellement une réforme constitutionnelle : une démocratie ne peut se faire imposer par les marchés la définition de ce qu’est une juste indemnisation. Une autre méthode consiste à prendre le contrôle partiel des entreprises, de manière à avoir une minorité de blocage. Ce qui permet de bloquer la distribution de dividendes. Alors, la valeur de marché s’effondre, et vous pouvez acheter l’entreprise pour presque rien. Vous faites une offre aux actionnaires : on continue jusqu’à ce que l’action vaille zéro, ou vous nous donnez vos actions pour 10 % de leur valeur. C’est une méthode qui joue avec les règles du capitalisme pour en tirer le meilleur usage.
Et comment se fait le retour sur investissement d’une nationalisation ?
La nationalisation de Total coûtera 10, 20 ou 40 milliards, selon la manière dont on le fait. Total a réalisé l’an dernier 12 milliards d’euros de bénéfices, dont 5 milliards distribués en dividendes. Dépenser même 100 milliards pour acheter Total, en échange de 12 milliards de bénéfices par an pour la collectivité, ce serait un bon investissement, remboursé en sept ou huit ans par le rendement de son activité. Et cela permet d’avoir une politique énergétique indépendante et d’opérer une conversion écologique.
Envisagez-vous une nationalisation des banques, selon quelles modalités et à quel coût ?
Nous voulons mettre en réseau, au sein d’un pôle financier public, les banques publiques existantes et des banques de type coopératif ou mutualiste. Ce n’est pas un pôle « étatique », nous ne sommes pas pour la nationalisation intégrale de l’ensemble du système bancaire. Il faut éviter les situations de monopole ! Et nous n’avons pas l’intention de faire un cadeau au capitalisme en nationalisant des banques privées au prix fort : il ne faudrait nationaliser que des banques en difficulté financière, au moment où cela ne coûte presque rien.
Quand une banque privée est en difficulté à cause de la crise financière, à cause de ses opérations de spéculation, il ne faut pas chercher à sauver les actionnaires. Ni empêcher la faillite de la banque au sens juridique du terme, c’est-à-dire la faillite de la société de capitaux à l’origine de cette banque. Les capitalistes ont joué, ils ont nommé des conseils d’administration qui ont spéculé, ils ont perdu. Eh bien, qu’ils perdent ! C’est d’ailleurs la règle et la morale du capitalisme. Nous les laissons perdre, mais nous sauvons en revanche les emplois des banques et les dépôts des épargnants. L’État reprend à sa charge la garantie des engagements et des dépôts. Comme ces banques privées ne valent plus rien, le secteur public bancaire peut alors s’étendre de manière peu coûteuse.
L’intérêt d’un pôle public bancaire – composé de banques qui n’ont plus le souci de la rentabilité financière – est de pouvoir mener des politiques publiques du crédit. Si une banque publique se refinance à des taux de 1 % auprès de la Banque centrale européenne, elle peut prêter à 1 % pour l’aménagement du territoire, pour des collectivités locales, pour des investissements dans les énergies renouvelables… Ces politiques permettront d’avoir du crédit pas cher là où c’est vraiment urgent socialement et écologiquement.
Le Front de gauche propose de faire passer progressivement le Smic à 1 700 euros. Comment les PME pourront-elles supporter une telle mesure ?
La question est plutôt : est-ce vraiment possible de continuer à payer des salariés à un niveau qui ne leur permet pas de vivre décemment ? Pour les 20 % des ménages les plus pauvres, l’ensemble des dépenses contraintes (loyer, électricité, transports…) représente 75 % du budget. Combien leur reste-il sur un Smic à 1 090 euros net ? Il faut sortir de cette situation intenable. Et le Smic à 1 700 euros est parfaitement réaliste d’un point de vue macroéconomique. Cela peut présenter des difficultés pour les entreprises de 20 à 50 salariés – qui emploient 60 % des salariés payés au Smic – mais nous ferons en sorte que ça ne leur coûte rien. En même temps que la hausse de Smic, nous assurerons un transfert fiscal et social entre les grandes entreprises et les petites entreprises : en supprimant les niches fiscales, dont une partie profite exclusivement aux grandes entreprises, nous allons récupérer au moins 100 milliards d’euros, et en faire profiter les petites entreprises avec des allègements sur l’impôt sur les bénéfices ou les cotisations sociales.
Ensuite, l’ensemble des PME seront dans un nouveau cadre économique. Le programme du Front de gauche vise à relancer massivement l’activité et l’emploi, avec la construction de logements, l’investissement dans les énergies renouvelables, les mises aux normes écologiques de l’habitat ancien, l’investissement dans la recherche… Grâce à ces énormes moyens – tous financés –, au lieu d’être dans une logique d’austérité comme aujourd’hui, nous serons dans une logique de reprise de l’activité et de l’emploi. L’augmentation du pouvoir d’achat entraînera un soutien de l’activité. Les PME auront de nouveaux débouchés, et bénéficieront d’une politique de crédit à taux réduit. Tout cela crée un contexte extrêmement favorable. Au bout de quelques années, elles seront tout à fait capables d’assumer le nouveau coût du travail.
Récupérer 100 milliards d’euros sur les niches fiscales, supprimer des exonérations de cotisations patronales… avec en plus l’augmentation du coût du travail, n’y a-t-il pas des risques de délocalisations d’entreprise ?
Seulement 8 à 10 % des salariés des très grandes entreprises sont payés au Smic. Une augmentation de 20 % du Smic – à 1 700 euros brut dans un premier temps, comme nous le proposons –, cela représente entre 0,5 et 1,5 % d’augmentation du coût de la masse salariale. Un tout petit choc que ces entreprises ont les moyens de supporter ! C’est une goutte d’eau dans l’océan des revenus transférés vers les profits de ces grandes entreprises. Est-ce une incitation à délocaliser ? Non. Et les postes payés au Smic sont principalement des emplois non-délocalisables. Dans les entreprises qui sont en compétition sur le marché mondial, seuls 5 % des salariés sont payés au Smic. L’essentiel des emplois au Smic se trouve dans les services, non délocalisables.
La hausse du Smic ne dissuadera-t-elle pas l’embauche de travailleurs peu qualifiés, car leur salaire deviendrait proche de celui de salariés plus diplômés ?
Nous espérons que la hausse des salaires ne concerne pas seulement les 3,4 millions de salariés au Smic, mais aussi les 3 millions de salariés qui gagnent un peu plus que le Smic. Donc les effets de substitution n’existent pas, car tous vont voir leurs salaires augmenter. Cette objection pourrait être pertinente dans un contexte de pénurie d’activité : vous devez choisir qui vous gardez ou qui vous embauchez, et quitte à payer cher les salariés, autant privilégier des gens plus qualifiés. Mais quand vous êtes dans une dynamique de croissance, vous avez besoin des gens qui sont aujourd’hui salariés aux Smic. On ne peut pas juger de cette mesure – comme d’autres d’ailleurs – indépendamment de l’ensemble du programme et du contexte économique dans lequel il place les entreprises.
Les entreprises devront participer davantage au financement du budget public, et elles subiront aussi des « coûts privés » liés au transfert des richesses entre entreprises, par exemple. N’est-ce pas plutôt du côté des marchés financiers, des produits dérivés, qu’il y a de l’argent disponible pour financer cette transition écologique et sociale ?
Un marché, c’est la rencontre entre l’offre et la demande, ça n’existe pas en soi. Les marchés financiers, ce sont des banques, des investisseurs spécialisés, des fonds de placement et d’investissement, des grandes entreprises qui font des placements sur le marché monétaire. Il y a de l’argent à récupérer sur ces fonds, notamment par une taxe sur les transactions financières et par des prélèvements supplémentaires sur les revenus financiers [5]. Ne vous inquiétez pas, on ne les oubliera pas ! Mais il faut cesser de faire cette distinction entre économie réelle et économie financière. Le capitalisme des grandes entreprises participe de la mécanique folle de ce système pervers et fou. Elles ont elles-mêmes ces logiques de management : l’objectif de l’entreprise n’est plus d’avoir une production utile ou de se développer à long terme, mais de maximiser la rentabilité financière à court terme. Et si cela place leurs salariés, y compris leurs cadres dirigeants, dans des conditions de travail inhumaines, ils s’en fichent.
Il faut opérer une redistribution, pas seulement d’argent mais aussi du pouvoir. Nous rétablirons des contrôles à nos frontières sur les mouvements de capitaux : il faudra des agréments publics pour faire des placements financiers en France. Les capitaux qui circulent pour régler les échanges commerciaux seront bien évidemment libres. Mais ceux qui maîtrisent les capitaux des entreprises ne pourront plus placer l’argent à leur gré. Nous voulons aussi donner aux salariés un droit de veto sur les décisions engageant le devenir de l’entreprise, les délocalisations, les plans sociaux. Nous rétablirons l’autorisation administrative de licenciement, pour éviter que des entreprises n’agitent en permanence la menace de la délocalisation. Ceux qui détiennent le capital n’auront plus les pleins pouvoirs. Les entreprises ne pourront plus fonctionner selon les principes de la rentabilité financière à tout prix. Cela opérera une transformation sur le « marché des managers » : les vrais entrepreneurs pourront revenir au pouvoir, à la place des stratèges de la rentabilité financière qui sont aujourd’hui à la tête des entreprises.
Vous voulez revenir sur les cadeaux fiscaux faits depuis 2002 et sur les 10 points de richesse passés du travail au capital depuis trente ans. Faut-il revenir à une situation antérieure, avant de faire du neuf ?
« Tout a déjà été pensé, l’important c’est d’y penser à nouveau », disait Goethe. Il y a une conception un peu imbécile aujourd’hui de la modernité : pour être moderne, il faudrait faire du nouveau. C’est ridicule. Ce n’est pas parce que quelque chose est ancien que c’est idiot. Les droits de l’Homme, est-ce ringard ? On ne recherche pas la nouveauté, mais ce qui est juste et intelligent : changer cette folie qui fait que nos économies depuis trente ans fonctionnent en sous-rémunérant le travail, si bien que les travailleurs sont obligés de se surendetter dans l’immobilier. Cela a provoqué la grande crise américaine des subprimes. Les États sont obligés de compenser par des aides sociales, des minima d’assistance, et d’alourdir la dette publique, simplement parce que les gens ne sont plus payés normalement. Le système capitaliste a besoin que les gens continuent de dépenser pour soutenir la croissance, mais il ne veut pas distribuer l’argent à ceux qui travaillent pour qu’ils puissent dépenser ! Depuis trente ans, le capitalisme fonctionne comme ça. À chaque fois qu’on laisse le pouvoir aux capitalistes, c’est ce qu’ils font : sous-rémunérer le travail et mettre leur propre économie en difficulté.
Et on trouve toujours des bouts de ficelle pour compenser cela. Le dernier en date : laisser les banques et les fonds d’investissement faire des crédits à tout-va à des gens qui n’ont pas d’argent. Qu’on puisse maquiller ces crédits non remboursables dans des produits financiers revendus partout sur les marchés financiers, voilà une grande trouvaille ! On a baissé le pouvoir d’achat des classes populaires. On est dans cette abomination d’une fiscalité qui prélève plus d’argent sur les pauvres pour faire des cadeaux fiscaux aux riches. Il faut inverser cette répartition perverse des revenus qui est à l’origine de la crise. Rien de nouveau dans notre critique du capitalisme. Ce qui est nouveau, c’est justement que depuis trente ans rien n’a changé, et donc qu’on y pense à nouveau.
Vous proposez de modifier les statuts de la Banque de France pour qu’elle puisse acheter les emprunts d’État, pour pouvoir réduire le paiement des intérêts sur la dette. Cela suppose-t-il de sortir de l’euro ?
Il n’y a rien dans les traités européens qui interdise d’avoir des banques publiques ni même de nationaliser la totalité des banques nationales, pourvu qu’il en reste plusieurs et que le marché reste ouvert aux banques étrangères. C’est possible de le faire tout de suite, sans rien négocier avec personne. On peut ensuite donner des instructions à ces banques publiques, pour définir leurs priorités en termes de crédit. Mais cela ne suffit pas. Il faut absolument réformer la Banque centrale européenne (BCE), qui aujourd’hui ne joue pas le rôle d’une banque centrale puisqu’elle n’est pas prêteur en dernier ressort. En période de crise, toutes les banques centrales ont le pouvoir de prêter à 0 %, et donc de créer de la monnaie, pour sauver des banques ou pour souscrire des obligations d’État. Sauf la BCE. C’est une stupidité économique intégrale ! Si la banque centrale avait pu jouer ce rôle, la zone euro ne serait pas dans cette situation financière dramatique, la crise grecque n’aurait jamais existé, il n’y aurait pas eu de spéculation contre les dettes publiques. Cette crise serait finie. Et on pourrait discuter de la réorganisation des États pour sortir du surendettement.
Cette réforme est nécessaire. Les crises de surendettement finissent toujours par des interventions des banques centrales qui monétisent et effacent une partie de la dette par un peu d’inflation. C’est ce que fait la BCE indirectement aujourd’hui : elle prête massivement à des banques qui souscrivent la dette publique. Des banques qui ne peuvent tenir que parce qu’elles ont le soutien massif des liquidités à 1 % de la BCE… C’est une grande hypocrisie ! La différence avec une participation directe de la BCE ? Les 3 ou 4 % d’intérêts que vont empocher les banques au passage. Sans sortir de l’euro, on peut avancer au niveau national. Ce sont les banques centrales nationales qui font toutes les opérations de crédit, qui font fonctionner le système financier techniquement, qui organisent la création de monnaie matérielle. Actuellement, elles le font en respectant les règles définies par la BCE. Mais elles peuvent aussi ne pas les respecter.
Nous pourrions faire une réforme constitutionnelle pour changer le statut de la Banque de France et lui redonner des marges de manœuvre, notamment la liberté de prêter directement à l’État ou au Trésor public, ou pour un montant plafonné de racheter une part de la dette existante. Évidemment, ce serait un choc politique, qui entraînerait des réactions de la part de nos partenaires européens. Mais si on est prêt à ce coup de force, d’autres pays seront intéressés… Vous croyez que les gouvernements grec, italien, portugais arriveront à vendre à leurs citoyens des politiques de rigueur s’ils savent que les Français veulent régler le problème de la dette d’une autre manière ? Et je crois que l’Allemagne, terrorisée par le risque d’avoir des banques centrales qui font ce qu’elles veulent en Europe, demanderait aussi à faire partie de la discussion.
Ces propositions peuvent-elles être compatibles avec celles de François Hollande ? Est-il possible d’arriver à un accord sur ces sujets avec le Parti socialiste ?
Sur la règle d’or fixée au niveau européen, François Hollande espère obtenir des changements par la simple négociation. Nous ne voulons pas négocier mais demander aux Français de trancher. Pareil pour le traité de Lisbonne. On agit, quitte à désobéir aux traités ! Ces deux lignes ne sont pas conciliables, il n’y a pas d’entre-deux. Si François Hollande propose de discuter – sur une autre base que son programme actuel –, nous irons discuter, mais je crains que la discussion ne tourne court.
Si les électeurs choisissent la méthode d’austérité douce de Hollande et une gauche qui ne veut pas transformer radicalement le rapport à l’Europe, le rapport au capitalisme, c’est leur choix. Mais les solutions que nous proposons sont celles qui s’imposent. Et elles s’imposeront. La France ne pourra pas attendre cinq ans encore avant qu’on mène une autre politique de gestion de la crise, de la dette. Le programme d’austérité de François Hollande ne sera pas tenable. Le rapport de force dans la société va changer. Inévitablement, la gauche que nous incarnons passera en tête. Et quel que soit le résultat des élections, nous allons continuer le mouvement engagé, contre cette Europe ultralibérale, la privatisation de nos services publics, les politiques d’austérité dure ou douce selon les variantes… Et cela continuerait même si c’est le Front de gauche au pouvoir : le mouvement populaire de reprise du pouvoir par le peuple que nous voulons s’appliquera en toutes circonstances.
Propos recueillis par Agnès Rousseaux
Photo : © Basta!