Faire des émigrés tunisiens une force de proposition : c’est l’objectif de l’appel à des Assises de l’immigration lancées par la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR). Cette association française indépendante propose aux Tunisiens et Tunisiennes en exil à travers le monde d’élaborer « des cahiers de doléances des migrantes et des migrants tunisiens pour la défense de leurs intérêts ». Rédigés d’ici fin mars, ces cahiers seraient adoptés collectivement lors de la tenue d’assises de l’immigration tunisienne, au début du printemps. Pour être remis le 9 avril, jour de la fête des martyrs en Tunisie, au gouvernement.
La FTCR demande aussi au nouveau gouvernement tunisien de débarrasser les consulats des responsables du Rassemblement pour la démocratie (RDC), parti du président déchu Ben Ali. Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs pays les 22 et 23 janvier, pour appuyer cette demande. Autre requête de la FTCR : la restitution à la population des propriétés accaparées, tel l’immeuble situé au 36, rue Botzaris dans le 19e arrondissement de Paris. Une « maison des associations autonomes et démocratiques » de l’immigration tunisienne en France pourrait y être installée. Et devenir, par exemple, un lieu de rencontre et d’information avec les représentants du mouvement social français. En attendant, Mouhieddine Cherbib, ancien président de la FTCR, encourage ces derniers à se rendre sur place, en Tunisie. Histoire de voir de près à quoi ressemble cette révolution populaire. Et d’apporter de vive voix leur soutien au peuple tunisien.