2 milliards d’euros : c’est le montant de la réserve de trésorerie des laboratoires Servier, révélé par le quotidien Les Échos. Cela s’explique entre autres par le fait que depuis sa création en 1954, la société n’a jamais versé aucun dividende. Tristement célèbre pour la fabrication et la commercialisation du Médiator, la firme pharmaceutique aura donc du mal à plaider l’insolvabilité pour échapper à l’indemnisation des victimes de son médicament-poison.
Prescrit comme coupe-faim, le Médiator aurait, en 33 ans de commercialisation, causé la mort de 500 à 2.000 patients. Et coûté la bagatelle de 900 millions d’euros à la Sécurité sociale pour les 145 millions de boîtes vendues. Plus 300 autres millions d’euros pour les complications médicales engendrées par la prise du médicament. Sans compter le coût des arrêts de travail, primes d’invalidité, les consultations et échographies de suivi...
Le gouvernement a annoncé la mise en place d’un fonds public pour indemniser les victimes. Mais il entend, au final, faire payer la firme privée, dont le bénéfice net a plus que doublé entre 2009 et 2010. Xavier Bertrand, ministre de la Santé, a déclaré le 5 mai que Servier a « largement de quoi assumer sa responsabilité dans ce dossier ». Et qu’il attend de ce fait des indemnisations « sans délai, sans palabre, sans retard ».