Elles permettent aux personnes âgées ou en situation de handicap de continuer à vivre à leur domicile, en ayant quelqu’un qui prend soin d’elles quand leurs proches sont trop éloignés ou absents.
Elles, ce sont les 700 000 aides à domicile, des femmes à 97 %. On pourrait s’arrêter là, vous conter ce beau métier d’intérêt général, exercé le plus souvent avec dévouement. Mais notre éthique nous pousse, en tant que journalistes, à creuser au-delà ; à aller à leur rencontre pour les écouter et vous transmettre ce qu’elles ont à dire sur leur réalité, elles qui perçoivent un salaire moyen à peine supérieur à 900 euros. C’est ce que vous lirez dans un édifiant reportage publié ce 14 octobre.
La démarche est la même pour les coopératives agricoles : elles sont un pilier du secteur agroalimentaire français ; leurs marques approvisionnent le moindre rayon de supermarché, et s’exportent ; elles emploient des dizaines de milliers de salariés ; et permettent aux agriculteurs qu’elles fédèrent de disposer des moyens pour cultiver, élever et écouler leur production. Là encore, nous pourrions nous contenter de ce récit marketing, louer ces coopératives qui bénéficient tant aux agriculteurs, à l’image d’une ministre macroniste s’extasiant sur l’industrie et la fierté ouvrière. Notre curiosité nous a poussé plus loin, et ce que nous avons découvert nuance fortement cette « belle réussite » hexagonale.
C’est cela « l’ADN » de basta! comme dirait un grand patron. Et cela tombe bien, nous n’en avons pas, de grand patron propriétaire. Ne pas dépendre d’un groupe appartenant à une grande fortune nous permet une liberté que d’autres n’ont pas, ou plus : pas de « business model » érigeant la quête du clash et de l’audience à tout prix en pseudo-journalisme, pas de soif d’influence à étancher, pas de puissants amis ou intérêts à préserver, pas d’agenda politique à servir. Quand ce n’est pas tout cela à la fois, comme l’illustre le virage pris par la majorité des chaînes d’infos, en cette calamiteuse rentrée politico-médiatique : quand raconter n’importe quoi, dont les pires outrances, fait d’un potentiel candidat à la présidentielle une personnalité politique centrale. Nul besoin de vous faire un dessin.
Notre réponse : ne pas se laisser entraîner par ce flot d’outrances, ne serait-ce que pour s’en indigner perpétuellement. Ne pas le laisser rythmer nos réunions de rédaction, polluer nos discussions et, au final, tarir notre réflexion.
Notre agenda, c’est continuer à raconter et documenter les situations et les aspirations des invisibles, des oubliés, celles et ceux qu’on ne regarde pas, par paresse, par confort ou par mépris, celles et ceux qui, vus des hautains sommets de l’État, ne travailleraient pas suffisamment, seraient assistés.
Notre liberté, c’est d’informer au mieux dans un but : permettre l’empathie, la prise de conscience, au service de l’émancipation. Et cette liberté, c’est vous qui nous la donnez.
Le « nouveau basta! » que vous découvrez depuis quelques jours – réalisé grâce à votre soutien – va nous permettre d’exercer encore davantage cette liberté, avec des reportages, des enquêtes, des photos ou des podcasts mieux mis en valeur, et de vous en faire bénéficier au maximum.
Ivan du Roy