Une coalition de plus de 150 luttes locales, d’organisations nationales écologistes et sociales, de regroupements paysans, de sections syndicales et de comités locaux des Soulèvements de la terre appellent à quatre jours de mobilisations, rassemblements, occupations et blocages du 9 au 12 décembre « contre Lafarge et le monde du béton ».
Ces journées se situent à la date anniversaire d’une action emblématique contre une cimenterie Lafarge-Holcim à Marseille le 10 décembre 2022. 31 personnes ont été mises en garde-à-vue jusqu’à 96 heures, dans le cadre d’une enquête menée entre autres par la Sous-direction anti-terroriste. Deux sont actuellement mises en examen.
« Ces journées d’action en décembre prochain se présentent, parmi d’autres, comme un geste de soutien face à la criminalisation du mouvement écologiste » précisent les initiatrices et initiateurs de ces journées d’actions dans un appel commun. Ils entendent « affirmer qu’il est toujours possible de critiquer, en acte, Lafarge et consorts », et « montrer la diversité et la multiplicité de celles et ceux qui se battent contre le béton ».
Les organisatrices et organisateurs rappellent que le processus de fabrication du ciment est un des principaux postes d’émissions de CO2 au niveau mondial, avec 8% des émissions en 2022. Ils reprochent à cette multinationale la pollution de l’air, de l’eau et des sols qu’elle génère par ses activités. « Le béton est le plus grand consommateur de sable au monde. Le sable est la deuxième ressource la plus exploitée après l’eau, et dont Lafarge est un des principaux bénéficiaires », soulignent-ils.
« Lafarge-Holcim coule littéralement le monde sous le béton. Il produit cette matière grise indispensable à tous les grands projets nocifs et absurdes (JO, Grand Paris, ex-aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Bure, Stocamine…) et participe partout à la destruction des terres agricoles, zones humides et forêts ainsi qu’aux déplacements des populations qui les accompagnent. Par ses champs d’influence sur tous les grands projets publics et privés, il fait en sorte que le béton soit utilisé en tous lieux car c’est l’essence même de ses profits » dénoncent-ils.
Pour rappel, Lafarge-Holcim est mise en examen en France pour complicité de crimes contre l’humanité et financement du terrorisme. La multinationale, par le biais de sa filiale syrienne, aurait versé jusqu’à 13 millions d’euros à divers groupes armés, dont l’État islamique, afin de maintenir en activité sa cimenterie en Syrie.
« Agir concrètement contre l’empire du béton »
A travers ces 4 jours d’actions, les initiatrices et initiateurs de l’appel entendent « unir les forces des luttes locales, des organisations climat, des coalitions de paysan
nes et de travailleur euses, des comités locaux des Soulèvements, non pas en un point, mais partout sur le territoire ».« Avec plus de 150 centrales à béton rien qu’en France et uniquement pour Lafarge-Holcim, il y a forcément un bétonneur près de chez vous ! » « Manifestation publique devant les grilles d’une usine, banderoles à l’entrée d’une carrière de sable, messages peints, intrusion en blouse blanche ou en bleu de travail, occupation des malaxeurs pour faire sécher le béton, blocage des barges pour freiner l’approvisionnement… À 10, à 100, à 1000, de nombreuses formes sont possibles, imaginables, accessibles. Leur multiplication permettra d’agir concrètement, collectivement et joyeusement contre l’empire du béton. »
« D’une même voix, nous voulons porter un message clair : le règne de Lafarge-Holcim et des autres conglomérats du béton n’est plus une fatalité. D’autres manières de construire et d’habiter le monde sont possibles. »
– La carte des mobilisations est aussi disponible ici.
– La liste complète des signataires est consultable, entre autres, sur le site, ainsi que des informations pratiques sur la campagne.