Elections

Droite en tête, Podemos 3e : aucune majorité ne se dégage en Espagne

Elections

par Nolwenn Weiler

C’est le parti populaire (PP, droite actuellement au pouvoir) qui a remporté le scrutin législatif ce week-end en Espagne, avec 33% des voix. La seconde place revient au parti socialiste (PSOE, avec 22,6% des voix ; suivi de la coalition « Unidos Podemos » – alliance du parti politique né du mouvement des Indignés avec les communistes – qui obtient 21,1% des voix. Ciudadanos, tout jeune parti politique de centre droit a de son côté séduit 13% des votants. Cet ordre d’arrivée est en fait quasi-identique à celui du scrutin du 20 décembre dernier, et contredit les prévisions des sondages qui annonçaient la coalition de gauche alternative au PSOE en deuxième position.

En s’alliant avec Izquierda unida (gauche unie, ancien parti communiste, 3,7% et plus de 900 000 voix aux dernières élections générales), Podemos espérait remporter un nouveau succès électoral, à l’image de ce qui s’était passé au moment des municipales à Madrid et Barcelone en mai 2015. La parti issu du mouvement des Indignés avait remporté ces deux importantes mairies grâce à des alliances avec d’autres formations de gauche. Le numéro deux de Podemos, Íñigo Errejón, a reconnu que les résultats n’étaient pas ceux que la coalition attendait. « Les processus de changement ne se font pas toujours de manière linéaire, ni avec la rapidité que nous souhaiterions » a-t-il regretté. « Nous sommes inquiets de la croissance du soutien au bloc conservateur », a ajouté Pablo Iglesias, leader de Podemos. Si le parti n’a pas réussi son pari d’accéder au pouvoir, il reste une force politique d’importance : la coalition élit 71 députés.

« Il faut qu’un gouvernement de progrès social se mette en place, pour contrer les politiques du PP », ont déclaré les leaders de Podemos, qui ne sont pas fermés à une éventuelle coalition avec le PSOE. En face, le PP estime qu’étant arrivé en tête, il doit gouverner. Mais avec 137 sièges au parlement sur 320, le parti de droite reste loin de la majorité absolue nécessaire pour former un gouvernement (176 sièges). Les négociations à venir s’annoncent donc fastidieuses. Suite aux élections législatives de décembre dernier, Mariano Rajoy (leader du PP) avait dû renoncer à former un gouvernement, personne ne souhaitant s’allier avec son parti, affaibli par de nombreux scandales de corruption et la sévère politique d’austérité qu’il avait imposé à son peuple. Cette fois-ci, pour obtenir l’investiture, Mariano Rajoy, compte sur les divisions de la gauche et sur leur abstention... S’il échoue à nouveau, les Espagnols pourraient être invités à se rendre une troisième fois aux urnes.