Désobéissance civile

Russie : les 30 « prisonniers climatiques » accusés de hooliganisme

Désobéissance civile

par Sophie Chapelle

Plus de deux mois après avoir été arrêtés par les autorités russes, les trente membres de Greenpeace sont désormais sortis de prison, mais sont toujours retenus dans le pays. La justice a décidé le 26 novembre de libérer sous caution le dernier membre d’équipage de l’« Arctic Sunrise ». Greenpeace avait dépêché fin août son navire dans l’Arctique russe pour protester contre les projets d’exploitation pétrolière dans la région. Tous les membres de l’équipage, dont un photographe et un cadreur indépendant, ont été arrêtés le 19 septembre lors de l’arraisonnement musclé du bateau par un commando héliporté des garde-côtes des services spéciaux russes FSB (lire notre précédent article). Des manifestations de soutien aux « Arctic30 » se sont multipliées ces dernières semaines à travers le monde

« Les 30 de l’Arctique ne sont pas complètement sortis d’affaire » tempère Greenpeace. Si les charges de piraterie devraient être abandonnées, les charges de hooliganisme ne sont toujours pas levées – un délit passible de 7 ans d’emprisonnement. Un tribunal doit statuer sur le fond de l’affaire et décider si les Pays-Bas, Etat de pavillon de l’Arctic Sunrise, ont agi en violation du droit russe. Si tel est le cas, une somme déposée en garantie – 3,6 millions d’euros – sera versée à la Russie en compensation. La Russie devra alors immédiatement procéder à la mainlevée de l’Arctic Sunrise et autoriser les 30 de l’Arctique à quitter le territoire.

[Mise à jour le 18 décembre 2013] Après amendement du décret d’amnistie voté par la Douma à l’occasion des 20 ans de la Constitution russe, les charges de hooliganisme qui pesaient sur les 30 de l’Arctique ont été abandonnées, annonce Greenpeace. La procédure judiciaire est maintenant terminée.