Une petite visite touristique d’un site de stockage de déchets nucléaires « moyennement » radioactif, ça vous tente ? Alors montez à bord d’un charmant train électrique affrété par l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) pour faire le tour du centre de stockage de Soulaines, dans l’Aube. Et n’oubliez pas votre progéniture… Cela pourrait s’appeler « Nucléaire Park ». Il s’agit officiellement d’un « ticket pour l’environnement et la technologie » : une journée portes ouvertes comprenant des aspects « ludiques ».
Telle est l’idée qui a germé au sein du service communication de l’agence gouvernementale pour, probablement, rendre « socialement acceptable » le stockage de déchets nucléaires dans le département. D’autant que l’Aube abrite déjà un centre pour les déchets à « très faible radioactivité », et que la région Champagne-Ardenne accueille depuis quelques années le centre expérimental de Bure. Celui-ci doit tester le stockage de déchets à haute radioactivité à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Le centre de Soulaines ouvrira donc ses portes aux familles et enfants pour une promenade dominicale au milieu des fûts le 12 septembre.
Pique-nique aux becquerels
Opérationnel depuis 1992, le centre de stockage de Soulaines a été pointé du doigt fin 2006 par la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) pour avoir menti sur ses rejets radioactifs. « L’installation sera conçue, réalisée et exploitée pour ne pas rejeter d’effluents radioactifs liquides ou gazeux pendant les phases d’exploitation et de surveillance », assure les autorités dans le décret, publié en 1989, qui prévoit l’installation du centre. Mais pendant quatorze ans, certaines cuves d’effluents radioactifs ont été vidangées dans le ruisseau du coin, et les cheminées rejettent du tritium ou de l’iode en quantité non négligeable… Sans aucune autorisation. La Criirad observe également un niveau de radiation « anormalement élevé » sur la clôture du centre. Enfin, l’Andra « oubliait » de prendre en compte certaines substances pour calculer le niveau de radioactivité subi par les riverains : radium 226, polonium 210… Alors, toujours intéressé par un pique-nique aux becquerels ?
Un militant anti-nucléaire local, Michel Guérite, président de l’association « La Q. V. » (pour qualité de vie) commente l’initiative de l’Andra dans un reportage alternatif que vous ne verrez probablement jamais à l’antenne (voir ci-dessous). Et les touristes venus visiter le centre de stockage n’assisteront probablement pas à cette activité pourtant ludique : la mesure du taux de rayons le long de la clôture.
Banalisation des déchets nucléaires
envoyé par villesurterre. - L’info video en direct.
Mesures de la radioactivité sur la clôture du centre en novembre 2006 effectuée par la Criirad :
Mesure de la Radioactivité CSA Soulaines
envoyé par villesurterre. - Regardez plus de vidéos de science.