La plus vieille centrale de France, à Fessenheim en Alsace, est à nouveau à l’arrêt. Le réacteur n°1 a été stoppé suite à une anomalie dans la tuyauterie du système de refroidissement. Le réacteur n°2 a lui été arrêté pour une période de maintenance. Mais une anomalie a également été constatée sur une vanne de son circuit de secours. L’incident a été classé 1 sur l’échelle internationale des évènements nucléaires qui compte 7 niveaux de gravité (le niveau 7 étant un accident majeur, de type Tchernobyl ou Fukushima). Âgée de 38 ans, la centrale a été autorisée par l’Autorité de sûreté du nucléaire à fonctionner jusqu’à ses 45 ans, à condition qu’EDF réalise une série de remise aux normes. L’entreprise doit investir plus de 50 milliards d’euros d’ici 2025 pour moderniser ses centrales vieillissantes. François Hollande s’était pourtant engagé à fermer Fessenheim en 2016, avant ses 40 ans.
La doyenne des centrales nucléaires françaises est confrontée à une inflation d’incidents depuis cinq ans (lire notre article). Elle est également située en zone sismique et inondable. « Depuis un an, les incidents – fuites, vannes mal positionnées ou erreurs humaines – se multiplient, dénonce le porte-parole de l’association Stop Fessenheim, André Hatz, cité par Le Monde. Ce nouvel arrêt prouve une fois de plus que cette centrale fait l’objet d’un acharnement thérapeutique, alors qu’elle est en fin de vie. Il y a une accumulation de problèmes qui devient réellement inquiétante. »
Dessin : Rodho