C’est un nouveau record qui a été atteint au premier trimestre 2014. Les dividendes versés par les plus grandes entreprises mondiales à leurs actionnaires ont augmenté de 31 % par rapport à la même période l’an dernier. 228 milliards de dollars ont été ainsi distribué en dividendes au cours du premier trimestre 2014 par ces grandes entreprises, selon le rapport de la société d’investissement Henderson Global Investors, qui prend en compte 3 000 grandes entreprises cotées dans le monde. Toujours ça que n’auront pas les salariés qui produisent la richesse !
Une partie de cette augmentation est liée au dividende exceptionnel – 26 milliards de dollars ! – versés par l’entreprise britannique Vodafone [1]. Le secteur des télécommunications arrive en tête avec 39 milliards versés, devant les entreprises pharmaceutiques (30 milliards) et le secteur bancaire et financier (28 milliards de dividendes).
L’augmentation de ce début d’année a été plus importante en Amérique du Nord, avec 95 milliards de dollars de dividendes distribués, soit + 25 % par rapport au premier trimestre 2013. En Europe (hors Royaume-uni) 34,5 milliards de dollars ont été versés, dont la moitié par les entreprises Roche, Novartis et Siemens. Soit une augmentation de 8,9 %. Mais en Europe, c’est au 2e trimestre, après les Assemblées générales des entreprises, que tout se joue, avec la distribution de plus de la moitié des dividendes. « 2014 s’annonce d’ores et déjà comme une année record en matière de rémunération des actionnaires », annonce le Figaro.
Le total annuel des dividendes versés par les sociétés cotées en bourse a dépassé 1 000 milliards de dollars dans le monde, pour la première fois en 2013, selon cet indice. 300 milliards de plus qu’en 2009. Soit une augmentation de 43 % en 5 ans [2] ! Le secteur financier a versé un quart de cette somme, soit 218 milliards. Après la crise de 2008, la rémunération du capital connait de nouvelles envolées, totalement déconnectées de la rémunération du travail et des taux de croissance dans le monde. Entre 1999 et 2005, déjà, les dividendes versés en France par les entreprises du CAC 40 avaient effectué un bond de 71 % [3], pendant que les investissements baissaient de 35 %. En France, le gouvernement prévoit pourtant d’exonérer les entreprises d’impôts et de cotisations sociales à hauteur de 30 milliards d’euros (lire notre article).