Barack Obama a annoncé le 20 septembre que les États-Unis allaient rejoindre l’Initiative pour la transparence des industries extractives (EITI). Lancée en 2002, cette initiative regroupe des États, des multinationales et des organisations non gouvernementales qui souhaitent développer la transparence dans les revenus générés par les ressources naturelles, exploitées par les entreprises pétrolières, gazières ou minières, dans chaque pays. Avec une idée assez simple : les multinationales et les gouvernements doivent rendre publics les paiements reçus ou effectués en lien avec l’extraction des ressources naturelles. Pour le gouvernement états-unien, c’est un engagement pour « que les contribuables reçoivent chaque dollar dû pour l’extraction des ressources naturelles ».
Bien sûr, la transparence n’est pas suffisante pour garantir une gestion juste des ressources, mais c’est souvent un préalable nécessaire, dans des pays où les industries extractives, championnes de l’évasion fiscale, font la loi et ne payent que très peu d’impôts (34 % des filiales de ces entreprises ont leur siège dans des paradis fiscaux, voir notre article). 35 pays [1] sont actuellement engagés dans cette initiative, dont 12 remplissent aujourd’hui les critères de transparence de l’EITI. Parfois pour la première fois, les citoyens peuvent avoir accès à une information claire sur le montant que leur État reçoit de chaque entreprise pour l’exploitation des ressources du pays.
La Norvège a été le premier (et seul !) pays de l’OCDE à mettre en œuvre cette initiative. La France, en retard sur le sujet, ne semble pas vouloir mettre la pression sur les multinationales qui œuvrent sur son territoire. Malgré les limites de cette initiative, l’arrivée des États-Unis est un signe fort. Clare Short, présidente de l’EITI, espère que l’Égypte et la Libye adhéreront prochainement, pour « assurer que les ressources naturelles soient exploitées au bénéfice des populations ».
Voir le site de l’EITI