« Principale injustice de notre pays » et « cancer de la société » : Laurent Wauquiez, alors ministre du gouvernement Fillon, n’y était pas allé de main morte, en mai 2011, pour qualifier les « abuseurs » des minima sociaux. Une étude de l’Insee, publiée ce jeudi 27 septembre, vient contredire ceux qui considèrent les bénéficiaires du RSA comme des « assistés ».
Chargé de définir si le RMI et le RSA découragent les jeunes de travailler, l’institut de la statistique note qu’« aucune rupture dans les taux d’emploi à 25 ans n’est repérable pour les jeunes célibataires sans enfant ayant au moins un CAP ou un BEP. Le RMI et le RSA n’auraient donc pas d’effet désincitatif marqué sur l’emploi de ces jeunes ». Au total, sur la période 2004-2009, entre 1,7 % et 2,9 % de ces jeunes très peu qualifiés auraient été découragés de travailler en raison du RMI.
En plus de démentir l’idée selon laquelle on pourrait abuser en (sur)vivant avec quelques centaines d’euros par mois, l’étude de l’Insee rappelle une spécificité française peu glorieuse. A savoir l’accès tardif au revenu minimum pour les jeunes sans charge de famille : 25 ans. De nombreux pays européens accordent un revenu minimum aux jeunes non étudiants dès 18 ans. Depuis 2010, les 18-25 peuvent avoir accès au RSA, mais à condition d’avoir travaillé l’équivalent de deux ans à temps plein au cours des trois dernières années... Heureusement que François Hollande a fait de la jeunesse la priorité de son quinquennat.