Utilité publique

« Pas un centime de plus pour les bassines » : manifestation le 15 décembre

Utilité publique

par Collectif

L’Agence de l’eau Loire-Bretagne doit se positionner sur le financement de 30 projets de mégabassines. L’aide publique pourrait monter à 50 % du projet, soit plusieurs dizaines de millions d’euros. Voici l’appel du collectif Bassines Non Merci.

Pour financer leurs mégabassines, les agro-industriels ont besoin de pomper dans les caisses publiques. De nouveau, la FNSEA et consorts tentent de financer leurs grands projets inutiles et destructeurs avec notre argent. Pour les seules bassines du Poitou, ils réclament une aide publique de plus de 50 %, soit une facture cumulée de plusieurs dizaines de millions d’euros qu’ils souhaitent faire payer à l’ensemble des habitant.es des bassins ligérien et breton, via l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. 

Sans ces financements publics, pas de mégabassine !

La construction de leurs cratères bâchés, l’installation de leur système de pompage tentaculaire, le maintien de leur modèle agricole industriel représentent, en effet, des investissements colossaux que les accapareurs seuls pourraient difficilement assumer.

Surtout que la facture s’alourdit avec la hausse des prix des matériaux, de l’électricité, des intrants chimiques, des frais de bunkérisation des chantiers et des bassines existantes pour faire face à notre mouvement d’opposition croissant. Une facture qui pourrait exploser en cas d’entêtement du gouvernement ou de généralisation de ces réserves.

Le financement public de 30 mégabassines à l’étude

Dans les prochains mois, l’Agence de l’eau Loire-Bretagne doit se positionner sur le financement des mégabassines en projet dans le Poitou. Son conseil d’administration doit délibérer, d’une part, sur le financement du projet des 30 mégabassines dans la Vienne suite à sa validation en catimini par le préfet Girier, membre de la garde rapprochée de Macron, quelques jours seulement après la manifestation de Sainte-Soline, et, d’autre part, sur une demande de rallongement budgétaire pour les bassines des Deux-Sèvres.

Les élus du conseil d’administration de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne autoriseront-ils le financement de ces projets d’accaparement de l’eau au profit d’une poignée d’exploitants alors que les inégalités sociales s’aggravent, notamment dans le monde agricole, et que les effets du changement climatique accentuent les difficultés d’accès à l’eau ?

Autoriseront-ils le financement de ces réserves alors que les bénéficiaires n’ont nullement l’intention de restaurer significativement les milieux aquatiques qu’ils ont détruits, de changer de pratiques afin de produire une alimentation de qualité, de diminuer leur consommation en eau ?

Autoriseront-ils le financement de ces projets qui ne font l’objet d’aucun consensus local, et désormais d’une opposition institutionnelle, scientifique, paysanne et citoyenne nationale grandissante ?

L’avenir du dialogue démocratique autour du partage et de la qualité des eaux dépend de la responsabilité des élus de l’Agence de l’eau à refuser le financement de ces projets.

L’arrêt du financement de ces projets associé à la mise en place d’un moratoire sur les chantiers de mégabassines est la seule solution pour mettre fin à l’escalade des tensions, permettre la réouverture d’un dialogue et aboutir au plus vite à un projet de territoire citoyen de gestion de l’eau pour l’alimentation et la biodiversité. 

Rendez-vous à 11 h le 15 décembre

Pour nous faire entendre et interpeller les élu.es et les habitant.es des bassins breton et ligérien sur ces enjeux, nous, collectifs Bassines Non Merci du Marais poitevin, de la Vienne, de Charente, de Bretagne, de Haute-Vienne, du Berry, appelons à manifester devant le siège de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne (9 avenue Buffon, Orléans) le 15 décembre prochain, à partir de 11 h, date et heure à laquelle le CA sera réuni en plénière. 

Au programme de la manifestation : prises de parole, banquet paysan, et jeux pédagogiques sur le fonctionnement de l’agence de l’eau et les espèces emblématiques des rivières du nord-ouest de la France. Infos covoiturages et précisons sur le programme à venir. 

No Bassaran !

Premiers signataires : Bassines Non Merci (Marais poitevin – Vienne – Haute Vienne – Aume-Couture, Berry et Bretagne), Confédération paysanne nationale, Coopération des luttes du Centre Val de Loire, CGT 79, XR (Tours, Poitiers), EELV Poitou-Charentes, Attac Finistère

 Plus d’informations sur le site des Soulèvements de la terre

photo de une : Plusieurs dizaines de militants étaient présents sur un site de méga-bassines, le 22 septembre 2021, du collectif Bassines non merci, de la Confédération paysanne, des Soulèvements de la terre, d’Extinction Rébellion ou encore de Youth for Climate. © Guy Pichard