« L’économie mondiale n’est pas seule à être en crise. L’enseignement de l’économie l’est également. » C’est ainsi que débute le Manifeste pour une économie pluraliste lancé par 42 associations et collectifs étudiants de 19 pays pour renouveler l’enseignement de cette discipline. Les auteurs de cet appel dénoncent l’étroitesse croissante des cursus et le manque de diversité intellectuelle, et appellent au retour du débat et du pluralisme des théories et des méthodes dans les salles de classe. « Un cursus d’économie complet devrait favoriser la structuration intellectuelle des étudiants dans une variété de cadres théoriques, des approches néoclassiques largement enseignées aux écoles classique, postkeynésienne, institutionnaliste, écologique, féministe, marxiste et autrichienne — entre autres — toutes largement exclues », énoncent-ils.
Parmi les différentes mesures pouvant favoriser la mise en œuvre concrète du pluralisme, les auteurs préconisent l’octroi de postes à des enseignants et chercheurs susceptibles d’apporter une diversité théorique et méthodologique dans les cursus. L’élaboration de supports pédagogiques tels que des manuels d’économie pluralistes, ainsi que la création d’unités interdisciplinaires mêlant l’économie avec ses disciplines soeurs, pourraient également favoriser le changement. Cet appel, lancé par l’Initiative étudiante internationale pour l’économie pluraliste, se traduit d’ores et déjà par des séminaires, ateliers et conférences dans lesquels sont analysés les cursus actuels et proposés des alternatives concrètes. « Le pluralisme en économie est une question de démocratie » conclut l’appel.