Depuis la révolution industrielle, l’état de santé de la planète se dégrade à un rythme effréné et contribue à renforcer les inégalités. Sous la pression des activités humaines, les ressources naturelles se raréfient, la biodiversité s’érode, les sols s’artificialisent, les pollutions chimiques et toxiques s’accentuent, la qualité de l’eau se dégrade et les déchets s’accumulent. Certains sujets majeurs ont émergé (changement climatique, risque nucléaire, OGM) et l’urgence écologique est une réalité que les indicateurs scientifiques nous rappellent chaque jour.
Le 5e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat sorti en septembre 2013 est sans appel : si nous n’agissons pas significativement pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre, la température moyenne pourrait augmenter de 5,5°C d’ici la fin du siècle. Nous sommes ici très loin du seuil de + 2°C à ne pas dépasser pour éviter un emballement du climat. Les conséquences seront dramatiques pour tous les territoires et toutes les populations, notamment les plus vulnérables.
Changement radical
Un changement radical de cap est nécessaire pour concilier la justice sociale et l’impératif écologique. Si les gouvernements successifs lâchent « gracieusement » quelques mesurettes, à l’évidence, c’est très insuffisant. Car, pour faire face à l’urgence écologique et sociale, la politique des petits pas est aujourd’hui dépassée et un changement radical de système s’impose.
En octobre 2013, Alternatiba Bayonne a lancé avec succès le signal de la mobilisation et a appelé à l’essaimage d’autres initiatives jusqu’à la conférence internationale sur le changement climatique à Paris en 2015 (COP 21) [1]. C’est pourquoi, nous décidons à notre tour d’organiser à Bordeaux un week-end de mobilisation revendicative et festive à l’automne 2014 : un « Alternatiba Gironde » qui prendra la forme d’un village des utopies devenues concrètes, véritable foisonnement d’initiatives et actions individuelles, collectives et territoriales pour faire face à la crise écologique et sociale.
Son objectif est triple :
– Informer sur l’urgence climatique et la nécessité de baisser rapidement et drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. Sensibiliser aux conséquences dramatiques de l’absence éventuelle d’un accord international sur le climat ambitieux et équitable pour tous. Il s’agit sur ce point précis de mobiliser massivement pour la COP 21 de 2015 en France.
– Appeler à s’engager très vite dans la transition pour répondre à l’urgence écologique et sociale.
– S’attaquer à l’indifférence et à la résignation en montrant qu’il existe de nombreuses solutions, créatrices d’emplois et porteuses d’un monde convivial et solidaire, aussi bien à l’échelon international qu’au niveau local dans les territoires.
Un mouvement de fond pour « bien vivre ensemble »
Il est également nécessaire de dénoncer les mauvais choix industriels (nucléaire, agrocarburants, hydrocarbures non conventionnels, marchés carbone, OGM, géo-ingénierie, etc.) défendues par des promoteurs qui en sont bien souvent les principaux bénéficiaires. Au final, ces fausses solutions s’avèrent inefficaces, coûteuses et dangereuses et empêchent les vraies solutions telles que la sobriété, le réemploi ou le renouvelable d’émerger ou de prendre de l’ampleur.
Il est temps aujourd’hui de mettre en avant les nombreuses alternatives et divers projets mis en œuvre localement par des individus, des organisations, des coopératives, des collectivités, etc. et qui permettent de réduire l’empreinte climatique tout en réduisant les inégalités sociales. S’il prend de l’ampleur, ce mouvement de fond contribuera fortement à générer in fine le « bien vivre ensemble ».
Les domaines concernés et les solutions à imaginer sont multiples et variées : sobriété et énergies renouvelables, territoires en transition, relocalisation de l’économie, lutte contre la précarité énergétique, économie sociale et solidaire, agriculture paysanne, finance éthique, solidarité internationale, réduction des déchets, récupération et réemploi, savoir-faire soi même, vélo, marche et mobilité soutenable, éco-habitat, lutte contre l’artificialisation des sols, lutte contre les grands projets inutiles, défense de la biodiversité, culture du libre, résistance à l’agression publicitaire, art et écologie, etc.
Si vous vous sentez concernés, n’hésitez pas à rejoindre la dynamique Alternatiba Gironde. Les alternatives existent, elles ne demandent qu’à être renforcées, développées et multipliées ! En tant qu’association, collectif ou organisation, vous pouvez être signataire de cet appel, merci d’envoyer un courriel à : gironde(a)amisdelaterre.org. Si vous ne faites pas partie d’un collectif mais que vous souhaitez nous rejoindre, remplissez le formulaire de contact, vous êtes les bienvenus !
– Voir la liste des signataires et des partenaires ;
– Voir le programme d’Alternatiba Gironde les 10, 11 et 12 octobre 2014 ;
– Basta! animera le samedi 11 octobre de 11h à 12h30 la conférence « L’agriculture paysanne, une réponse aux limites du modèle productiviste et au défi climatique ». L’équipe interviendra également le dimanche 12 octobre, entre 14h et 15h30, à la table ronde « Comment informer librement et à la destination du plus grand nombre sur les questions sociales, écologiques et économiques ».
Notre dossier sur le défi du changement climatique