Lactalis réclamait 14.000 euros de dommages et intérêts à la Confédération paysanne de la Loire. Motif ? Un blocage de l’entrée de l’usine de la multinationale laitière, à Andrézieux-Bouthéon (Loire) le 17 août 2009, au plus fort du mouvement de la grève du lait. C’est finalement le géant Lactalis qui devra payer 1.500 euros au syndicat.
Ce jugement est intervenu le 15 septembre au tribunal de grande instance de Saint-Étienne. Si les magistrats ont estimé que le blocage était démontré, ils n’ont pas retenu de faute à l’encontre de la Confédération paysanne, soulignant qu’aucune dégradation ou destruction n’avait été à déplorer. La justice a donc débouté la société Lactalis « de l’ensemble de ses demandes » et « la condamne à payer à la Confédération paysanne de la Loire et à Philippe Marquet (ancien secrétaire général, ndlr) la somme globale de 1.500 euros » au titre des frais de justice.
Selon la Confédération paysanne, cette décision réaffirme le droit syndical à exprimer son mécontentement. Elle intervient au moment de la renégociation des contrats entre le groupe Lactalis et les producteurs de lait. Dans son contrat type (décrypté par Basta! ici), Lactalis évoque notamment des clauses antigrève entraînant une dépendance totale des agriculteurs. Face à ce qu’elle qualifie de « contrat de servage », la Confédération paysanne, en collaboration avec l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli) et la Coordination rurale, a remis en juin un contrat type alternatif au ministre de l’Agriculture. Confiant, Philippe Collin, porte-parole de la Confédération paysanne, estime que « cette victoire judiciaire est une étape pour contraindre les laiteries à payer aux paysans un prix rémunérateur ».