Le 9 octobre, deux journalistes de Basta!, Nadia Djabali et Agnès Rousseaux, se sont vu signifier leur mise en examen par Mme Saida Kelati, juge d’instruction du Tribunal de grande instance de Paris. Julien Lusson, directeur de publication, et Ivan du Roy, journaliste, avaient également été mis en examen le 1er août.
Cette décision fait suite à une plainte en diffamation déposée par le groupe Bolloré suite à la publication d’un article de synthèse sur l’accaparement des terres, le 10 octobre 2012 (voir l’article concerné). S’appuyant sur des rapports des Nations unies et d’organisations internationales, l’article dresse un état des lieux du mouvement d’accaparement de terres en Afrique, en Amérique latine ou en Asie. Le groupe Bolloré est la seule des grandes entreprises françaises mentionnées dans l’article à avoir engagé des poursuites.
Cet article a été mentionné par Rue 89 dans sa « vigie » (revue de presse signalant « le meilleur du Web »). Raison pour laquelle Pierre Haski, son directeur de publication, a également été mis en examen. D’autres responsables de blogs et de sites sont aussi mis en examen, pour avoir reproduit l’article ou publié un lien vers celui-ci.
Le groupe Bolloré a déjà attaqué en justice plusieurs médias, dont France Inter suite à la diffusion d’un reportage sur ses activités au Cameroun, ainsi que le journal Témoignage Chrétien (lire ici). L’agence d’informations économiques Ecofin, spécialisée sur l’Afrique et basée à Genève, vient également de recevoir une plainte pour diffamation de la part du groupe Bolloré, pour sa reprise de propos cités dans un article du Monde du 27 avril 2013.
Basta! conteste la diffamation. La procédure devrait déboucher sur un procès d’ici un an. Nous vous tiendrons informés des évolutions de cette procédure.
En attendant, si vous souhaitez nous soutenir, c’est ici.
La Rédaction de Basta!