Un nouveau règlement européen censé renforcer les évaluations sanitaires des plantes génétiquement modifiées (PGM) vient d’être voté, le 25 février. Il a été adopté à la majorité qualifiée par les représentants des 27 gouvernements de l’Union européenne, réunis au sein du Comité permanent de la chaîne alimentaire. Ce règlement « comporte une part d’amélioration », reconnait l’association Inf’Ogm. Les demandeurs d’autorisations commerciales devront désormais fournir des analyses de toxicologie (jusque-là non obligatoires), et conduire des analyses basées sur des statistiques suffisantes. Les études de toxicité devront également être menées sur 90 jours, contre 17 auparavant.
Ce nouveau règlement devrait rassurer le consommateur. Mais dans un communiqué commun, plusieurs organisations syndicales et écologistes [1] s’insurgent contre ce qu’elles nomment une « supercherie » : ces « améliorations » s’appliqueront seulement aux demandes d’autorisations déposées six mois après l’adoption de ce règlement. Quid des 93 dossiers en attente, dont 27 demandes d’autorisation de culture de PGM sur le sol européen [2] ? « Ces OGM seront "évalués" suivant les protocoles les plus laxistes qui ont permis l’autorisation systématique de l’écrasante majorité des OGM examinés jusqu’à ce jour par les comités d’experts européens », écrivent les organisations.
La Commission européenne et l’Autorité européenne de sécurité des aliments avaient reconnu que « l’évaluation des risques telle que conduite jusqu’à maintenant [était] insuffisante », souligne Inf’Ogm. C’est pourtant sur la base de ces anciens critères d’évaluation que pourraient être autorisées plusieurs plantes génétiquement modifiées en Europe. Les organisations signataires du communiqué dénoncent un « recul scandaleux qui va contre l’intérêt général ». Elles attendent du gouvernement français qu’il indique comment il compte s’opposer à cette dérive. Et insistent sur le fait que 27 nouveaux OGM pourraient bientôt envahir les champs.