Ce 22 mai, après un week-end plutôt calme, les forces de l’ordre se sont redéployées dès l’aube sur les routes et chemins qui traversent la Zad de Notre-dame-des-Landes. Cette pression policière quasi-constante depuis plus d’un mois n’empêche pas les occupants de renouveler sans cesse leurs modes d’autodéfense. Plusieurs collectifs et organisations s’apprêtent ainsi à déposer un dossier pour demander l’inscription de la Zad au patrimoine mondial de l’Unesco.
Parmi les dix critères de sélection des dossiers, la zone occupée de Notre-dame-des-Landes en satisferait quatre dont l’interaction humaine d’un territoire et de son environnement, et le maintien des habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique. Cette nouvelle idée de résistance est née à la suite de la publication du texte « Comme à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, défendons d’autres manières d’habiter », rédigé par des architectes suite à la première vague d’expulsions du mois d’avril et signé par 60 000 personnes.
« Zad vitam aeternam »
Sur place, les occupants ont reçu ce week-end le soutien de plusieurs centaines de personnes aux lendemains d’une seconde vague d’expulsions et de destructions de lieux, en fin de semaine dernière. « En ce jour de pentecôte et malgré ces semaines dramatiques, la nouvelle doit se propager : zad vitam aeternam !, plaisantaient les occupants. Au programme du rassemblement : pique-nique syndical, fabrication d’épouvantails à gendarmes, travaux de charpente et plantations sur les champs de la zad.
« Soyons nombreux pour revendiquer que la seule urgence est de prendre le temps de la concertation et du dialogue et que le gouvernement accepte d’entendre le projet que nous portons collectivement pour ce territoire », a de son côté affirmé le collectif de paysans Copain 44. Malgré une affluence moindre qu’aux lendemains de la première vague d’expulsions début avril, malgré la fatigue qui pèse au bout d’un moins d’occupation policière, malgré les dissensions qui agitent la Zad, un nouvel édifice a été pu être monté ce dimanche 20 mai, porté à bout de bras, et transporté à travers champs en musique. Il s’agit d’un dôme, version 7 du Gourbi, lieu collectif de rassemblement qui ne cesse depuis le 9 avril d’être détruit par les forces de l’ordre.
Photo : CC Squat Le Monde