Les jardiniers, agriculteurs et élus locaux convaincus qu’un monde sans « produits phytosanitaires » (les pesticides) serait purement utopique sont invités à consulter le programme de la « Semaine sans pesticides », qui se déroulera du 20 au 30 mars prochain, partout en France. Mise en place en 2006, et coordonnée par l’ACAP (Action citoyenne pour les alternatives aux pesticides), cette semaine a deux objectifs : informer sur les risques sanitaires et environnementaux liés aux pesticides et montrer, via des exemples très concrets, que des alternatives sérieuses à ces produits chimiques existent.
Des villes zéro phytos...
Plusieurs collectivités expliqueront ainsi comment elles ont, peu à peu, abandonné les phytos pour entretenir leurs parcs et plate-bandes. Engagée dans une démarche de réduction des produits chimiques depuis 1981, la ville de Rennes a ainsi réduit de 92 % la quantité de produits utilisés. En plus du désherbage manuel, de nouvelles techniques d’entretien ont été mises en place. Certains espaces ne sont pas tondus, les pelouses bien rases alternent avec des espaces plus champêtres, voire sauvages. Le personnel a appris, peu à peu, à composer avec la nature. Un enrichissement évident de la faune et de la flore a été constaté. Ces petites révolutions quotidiennes ont été doublées d’actions d’information auprès des riverains et dans les écoles.
...Et des jardins bios
La semaine sans pesticides sera aussi l’occasion de découvrir la charte « Jardiner au naturel ça coule de source ». Des jardineries s’engagent, tout au long de l’année, à informer leurs clients sur les dangers liés aux pesticides et à promouvoir des techniques de jardinage sans recours aux produits chimiques. La visite de fermes bios et la dégustation de produits sont aussi prévues un peu partout en France. En plus de réduire l’exposition des agriculteurs et de l’environnement aux produits chimiques, notamment la pollution des nappes phréatiques, le passage en bio permet de substantielles économies. Yvonnik et Sylvie Letort, agriculteurs en Ille-et-Vilaine et passés en production laitière bio il y a dix ans, ont ainsi vu leurs revenus augmenter. « C’est dû, en partie, aux économies faîtes sur l’achat de produits phytos », explique Sylvie Letort.
Également au programme de la Semaine : des projections de films, des débats et... l’installation de ruches dans des lieux publics, sur les toits de la bibliothèque de Blois, dans le Loir-et-Cher, par exemple, le lundi 23 mars. La sauvegarde des abeilles, garantes de la biodiversité, fait partie des mille et un avantages d’une vie sans phytos !