Le Brésil votera pour son prochain président ce 2 octobre. Les deux principaux candidats sont le président sortant d’extrême droite, Jair Bolsonaro, et l’ancien président de gauche, Lula Da Silva. Ce dernier fait son grand retour après avoir été lavé d’une grande partie des accusations de corruption, fomentées par des magistrats partiaux et proches de la droite pour empêcher sa candidature en 2018. Ces accusations l’avaient contraint à ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2018 et lui avaient valu plus d’un an de détention.
Après quatre années de gouvernement d’extrême droite, le Brésil est dans un triste état : le Covid a durement frappé la population, dans l’indifférence de son président, la moitié des 215 millions de Brésiliens sont « en situation d’insécurité alimentaire », le revenu moyen a baissé (430 euros par mois), les investissement dans l’éducation ont été divisés par six (passant de 20 milliards de réais en 2014, à moins de 3,5 milliards), les terres indigènes continuent d’être accaparées au profit de l’agrobusiness ou de l’industrie minière, la déforestation massive s’est poursuivie… La forêt amazonienne approche de son point de non-retour, sa transformation progressive en savane. Et dans une société marquée par de profondes inégalités, les violences, contre les femmes ou les personnes noires, demeurent à un niveau élevé : chaque jour, trois femmes sont victimes de féminicides. C’est le déprimant constat que dresse le « Baromètre d’alerte sur la situation des droits humains au Brésil », que publie ce 7 septembre une coalition d’associations.
Malgré tout, la société civile « ne baisse pas les bras ». Les mouvements et résistances sont nombreux, et alimentent l’espoir de changements que l’élection de Lula pourrait accompagner. Plusieurs de ses acteurs et actrices seront présents à Paris lors du festival « Brésil en mouvements », du 15 au 18 septembre au cinéma les 7 Parnassiens. Au programme : projection de documentaires et plusieurs débats, dont un, le 18 septembre, sur les enjeux de l’élection du 2 octobre, avec un possible second tour le 30 octobre, les deux principaux candidats étant estimés autour de 45 % (Lula) et 35 % (Bolsonaro).
– Le programme de Brésil en mouvements du 15 au 18 septembre
En photo : « Bolsonaro dehors », lors d’une manifestation LGBT en mai 2022 à São Paulo / CC
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