Écologie - page 5

Des cancérogènes dans votre courrier : à La Poste, la face cachée du recyclage des cartouches d’imprimante

Des milliers de cartouches d’imprimante usagées passent, chaque semaine, par les centres de tri de La Poste pour être réexpédiées à des fins de recyclage. D’apparence anodine, ces recharges recèlent des quantités non négligeables d’agents cancérogènes tels que le chrome, le mercure ou des nanoparticules. Ces poussières potentiellement toxiques peuvent se répandre lorsque les colis sont mal fermés ou éventrés, affectant les salariés. Ceux-ci ont lancé l’alerte et demandé plusieurs expertises qui ont confirmé leurs craintes. La direction de La Poste, qui estime qu’il « n’y a pas de risque avéré », tarde à prendre des mesures pour protéger ses employés et les autres colis.

Par Nolwenn Weiler

La future loi travail va-t-elle aggraver le risque de catastrophes industrielles majeures ?

« Un accident comme celui d’AZF est toujours possible », rappellent ceux qui travaillent au sein de sites industriels classés « Seveso », considérés comme très dangereux pour les salariés et l’environnement en cas d’accidents. La pression de la rentabilité, la perte des savoir-faire, le recours à la sous-traitance massive font peser une menace sur la sécurité de tous. Peu, voire pas formés, les salariés sous-traitants accomplissent les tâches les plus difficiles et les plus dangereuses, mettant leur santé en péril et risquant les accidents les plus graves. Cette sous-traitance permet cependant aux grandes entreprises de se défausser de leurs responsabilités. La situation ne va pas s’améliorer avec la future loi travail qui prévoit la fin des instances spécialisées en matière de santé et de sécurité et une restriction du « droit d’alerte » des salariés. Décryptage.

Par Nolwenn Weiler

En France, il reste 20 millions de tonnes d’amiante disséminées dans les bâtiments

Pour beaucoup, l’amiante, c’est fini. Ce matériau hautement cancérogène, interdit en 1997, est pourtant encore présent dans des dizaines de milliers de bâtiments, disséminé des sols aux plafonds, dans les plinthes, les vide-ordures ou les toitures. Un vaste plan national d’éradication de l’amiante se fait attendre. Du repérage de l’amiante aux contrôles des conditions de travail sur les chantiers de désamiantage, la protection des travailleurs est très inégale. Certains spécialistes du dossier évoquent même une prochaine catastrophe sanitaire. De nouvelles victimes viendront-elles s’ajouter aux 3000 à 4000 personnes terrassées chaque année, en France, par l’amiante ?

Par Nolwenn Weiler

Pollution

Au nom de la sauvegarde de l’emploi, la pollution aux « boues rouges » continue de sévir à Gardanne

À Gardanne dans les Bouches-du-Rhône, les résidus solides de l’usine d’alumine ont cessé depuis un an d’être déversés dans la mer Méditerranée. La question est-elle pour autant résolue ? Entre la toxicité des rejets liquides qui se poursuivent, et la dissémination des boues rouges désormais stockées à l’air libre, certaines voix tentent d’attirer l’attention sur les pollutions qui persistent. Mais la peur d’une fermeture de l’usine et de la perte de ses 400 emplois, relayée par de nombreux responsables politiques, dissuade la contestation locale, et permet à l’industriel Alteo de continuer à bénéficier de dérogations. Reportage.

Par Carole Filiu-Mouhali

Irène Frachon : « Dans l’affaire du Mediator, les criminels ne sont toujours pas inquiétés »

Suite au décès de certains de ses patients, victimes d’hypertensions artérielles, Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, commence à mener une enquête médico-policière sur le Mediator dès 2007. Avec l’aide de collègues, elle parvient à prouver les effets toxiques de ce médicament et contraint le laboratoire Servier à le retirer de la vente en 2009. Sept ans plus tard, la bataille est loin d’être terminée : le procès pénal se fait toujours attendre, et les victimes peinent à se faire indemniser. A l’occasion de la sortie du film La fille de Brest (170 000 entrées en une semaine), qui raconte cette affaire, Basta! s’est entretenu avec une lanceuse d’alerte déterminée, pour ses patients, à mener la bataille jusqu’au bout.

Par Sophie Chapelle