Entre 1972 et 1993, 1800 agentes de l’Insee, du Trésor public et du ministère des Affaires étrangères ont été intensément exposées au flocages d’amiante dans la tour Tripode Beaulieu, à Nantes. Très rapidement, à l’instar des voix dénonçant la dangerosité de cette fibre, travailleurs et syndicalistes du Tripode se mobilisent et font pression sur leur employeur : l’État, à la fois législateur et patron. Le bâtiment est finalement évacué en 1992-1993 et, après de longs travaux de désamiantage, il est rasé en 2005. Restent les malades - 44 personnes ont obtenu la reconnaissance du caractère professionnel de leur maladie - et ceux qui craignent de l’être un jour.
Pour briser le mur du silence et obtenir réparation, les agentes du Tripode ont mené une lutte déterminée, inventive et très soudée, qui est à découvrir dans une bande dessinée tout juste publiée.
Les amiantés du Tripode, histoire d’une lutte. Nicolas de la Casinière, Eric Lep, Claire Luxey, Stéphane Pich. Sur une idée de l’intersyndicale amiante du Tripode. Edité par le Centre d’histoire du travail et l’association Solidarité Tripode.
Dessin de une : Nicolas de la Casinière.