EDF-GDF

Des salariés séquestrés par leur direction

EDF-GDF

par Ivan du Roy

Deux syndicalistes de Sud énergie mènent une grève de la faim depuis le 14 décembre 2009 dans le 9e arrondissement de Paris. Un troisième syndicaliste, de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher), a rejoint la grève de la faim le 16 décembre. Ils protestent contre le licenciement d’un de leur collègue, Nordine Mahroug, 36 ans, père de deux enfants, salarié de Gaz réseau Distribution France (GrDF), filiale de GDF-Suez, et demandent sa réintégration.

Le licenciement sans indemnités ni préavis de Nordine Mahroug est présenté comme une « sanction de mise à la retraite d’office », sanction qui frappe également un militant de la CGT. Ces licenciements interviennent dans une ambiance de « chasse aux sorcières » (voir l’article de Politis) menée par les directions de GrDF et d’ErDF (Électricité réseau Distribution France, filiale d’EDF) suite aux grèves du printemps 2009. Depuis, plus de 250 militants syndicaux ont été sanctionnés, rétrogradés ou mis à pied. Le vice-PDG de GDF Suez, Jean-François Cirelli, s’est lui accordé une augmentation de 183% et perçoit 1,3 million d’euros chaque année.

Selon Sud énergie, la direction menace de faire évacuer les locaux syndicaux au sein desquels la grève de la faim se déroule. « Elle fait de ces locaux un camp retranché, dont l’accès est interdit par des vigiles. La direction refuse également aux grévistes de sortir et rentrer à leur guise, les isolant ainsi et les empêchant de rencontrer les visiteurs qui ne peuvent accéder aux locaux syndicaux » et « refuse même maintenant aux grévistes l’accès aux douches, toujours à l’aide de vigiles », dénonce Sud énergie, le 21 décembre. Pour le syndicat, la direction « marque là une nouvelle fois son mépris des libertés syndicales et démocratiques ». Plusieurs personnalités politiques et associatives, dont Jean-Luc Mélenchon, du Parti de gauche, ou Olivier Besancenot, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), sont venus soutenir les grévistes.

Un rassemblement de solidarité est prévu jeudi 24 décembre à 11h30, devant les locaux où se trouvent les grévistes de la faim (16-20 rue Pétrelle, 75009 Paris). Une pétition de soutien est également en ligne.