Un cadre se définit comme ce qui borne, ce qui limite l’action de quelqu’un, de quelque chose. Sortir du cadre, c’est donc se réserver la possibilité d’agir librement, en faisant fi des contraintes extérieures et de celles qu’on a intériorisées.
Cela peut signifier désobéir, se libérer des diktats de la consommation, de la compétition, de la performance, de la rentabilité, choisir la coopération, le partage, ce qui n’a pas de valeur marchande, le savoir, l’art, la beauté, la poésie, l’humain, la solidarité, l’harmonie avec son environnement…
Sortir du cadre au cinéma, c’est explorer ce qui se passe « hors-champ », faire un pas de côté pour avoir une perspective différente, un autre regard, une autre analyse. C’est dans la marge que se passent souvent les choses les plus intéressantes. Le défi, c’est de sortir des automatismes, s’obliger à penser autrement et choisir ses propres valeurs, qui ne seront pas les « valeurs » néolibérales dont nous sommes quotidiennement pétris malgré nous.
Sortir du cadre, c’est par exemple refuser les évaluations, la mise en concurrence dans le cadre professionnel, mais aussi scolaire. Favoriser la coopération. Éduquer autrement. Éduquer à la paix. Faire de l’autogestion non seulement un idéal mais une pratique, tout comme pour la démocratie.
Sortir du cadre, c’est aussi se réapproprier l’espace public (mouvement des places) ou l’espace privé inutilisé (squat d’habitation, squat artistique). Repenser l’organisation de la ville, l’urbanisme, éco-construire… Sortir de la frénésie de consommation. Créer localement des monnaies, des systèmes de troc. Redonner toute sa place à la gratuité. Faire un pied de nez à la finance et aux spéculateurs. Remettre en cause les idées reçues, désamorcer les discours populistes et les pensées racistes, rester solidaires envers et contre tout. Assumer d’être différent, de se positionner à la marge. Créer, créer encore et encore.
Sortir du cadre, pour se dégager des conditionnements, pour retrouver sa liberté, pour être enfin en accord avec ses propres valeurs et ses vraies priorités, pour s’autoriser à penser autrement, loin des automatismes et des idées reçues, pour renouer avec la solidarité, la coopération et la joie de vivre ensemble… Sortir du cadre pour se réinventer un monde.
La 12e édition du festival de cinéma d’Attac se déroule du 19 au 23 novembre prochains, au cinéma La Clef, à Paris. Au programme :
– une vingtaine de films (documentaires et fictions, courts et longs-métrages),
– de nombreux débats,
– des rencontres avec les réalisateurs,
– des séances destinées plus particulièrement aux publics scolaires,
– une table de presse et une librairie bien fournies
– et bien d’autres animations
Retrouvez le programme et les informations pratiques sur le site du festival.