Ils sont plus de 10 000 manifestants à avoir encerclé la Maison Blanche le 6 novembre dernier. Après avoir été plus d’un millier à être arrêtés en septembre 2011, lors d’une grande vague de désobéissance civile pour réclamer l’abandon du projet de pipeline Keystone XL. Ce pipeline, long de 2 700 km, doit transporter le pétrole issu des sables bitumineux d’Alberta, au Canada, jusqu’aux raffineries du golfe du Mexique.
Sous la pression des écologistes, le Président Barack Obama a annoncé le 10 novembre son intention d’étudier un nouveau tracé, repoussant la décision à début 2013. Si le projet n’est pas définitivement enterré, c’est une première victoire pour les opposants au projet. Pour les Amis de la Terre, qui ont montré les connivences entre la multinationale TransCanada et les milieux politiques, ce report « va mettre fin aux efforts de TransCanada pour obtenir cet oléoduc ». Le Premier ministre canadien, Stephen Harper, véritable agent marketing des multinationales pétrolières, a exprimé sa grande « déception »].
Ce report est un coup dur asséné à l’industrie des sables bitumineux, qui a besoin de nouveaux débouchés internationaux pour faire du Canada la première puissance pétrolière de la planète, comme l’espère son gouvernement. Pour l’écrivaine et militante altermondialiste Naomi Klein, bloquer ce pipeline, c’est aussi une « stratégie pour étrangler les sables bitumineux de l’extérieur ». Et la perspective de mettre fin à l’une des plus grandes dévastations environnementales en cours sur la planète.