La Bulgarie pourrait être le prochain pays à introduire un moratoire sur tout projet d’exploration et d’exploitation de gaz de schiste. L’information a été confirmée par Valentin Nikolov, chef des députés du parti de centre-droit actuellement au pouvoir, le temps que le Parlement bulgare adopte « des amendements législatifs protégeant l’environnement ».
C’est un première victoire importante pour le mouvement anti-gaz de schiste en Bulgarie. Le 14 janvier, des milliers de Bulgares ont manifesté dans tout le pays. Plus d’un millier de jeunes, avec sifflets et tambours, ont défilé dans le centre de Sofia « pour éveiller les Bulgares » (voir la vidéo). Des manifestations ont eu lieu également dans la région agricole de Dobroudja (nord-est), à Varna et à Bourgas (est), à Plovdiv (sud) et Pleven (centre-nord), selon l’AFP. « Chevron, va-t-en ! », pouvait-on lire sur les banderoles. L’entreprise américaine a remporté un appel d’offres pour un gisement dans le nord-est de la Bulgarie, et elle est candidate sur d’autres projets. Comme dans de nombreux pays en Europe, le gaz de schiste est présenté comme une alternative au gaz provenant d’Ukraine ou de Russie.
Après l’Afrique du Sud, le Québec, l’Angleterre et plusieurs régions des États-Unis, ce possible moratoire en Bulgarie démontre que les citoyens disposent du pouvoir de faire reculer les industriels et les lobbies pétroliers et gaziers. Sans doute faut-il le rappeler au gouvernement français (dès aujourd’hui !), qui, au même moment, est en train de leur donner des gages [1].
Maxime Combes
[Mise à jour du 18 janvier] : la décision adoptée par le Parlement bulgare ce mercredi « interdit l’application de la technologie de fracturation hydraulique pour l’exploration et / ou l’extraction de pétrole et de gaz sur le territoire de la République de Bulgarie ».
Voir le site (en anglais) des collectifs anti-gaz de schiste bulgares