« Faute inexcusable ». C’est ainsi que la Cour d’appel de Versailles a qualifié, le 19 mai, l’attitude du constructeur automobile Renault dans le processus qui a conduit Antonio B., ingénieur au technocentre de Guyancourt (Yvelines), à se suicider en octobre 2006. Cette décision confirme le jugement rendu en décembre 2009 par le Tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) de Nanterre. Elle est assortie d’appréciations très sévères, pointant une « culture du sur-engagement », une gestion des ressources humaines faisant peu de cas des hommes, et « l’absence de tout dispositif dans l’entreprise pour évaluer la charge de travail, en particulier des cadres ». Il est également rappelé que l’employeur est tenu de mettre en place des politiques de prévention du stress et des suicides au travail. Ce que Renault n’a manifestement pas fait. Deux autres procédures judiciaires sont en cours pour deux suicides survenus également au technocentre de Guyancourt.
Renault jugé responsable de suicides au travail