C’est la nouvelle grande idée des néolibéraux britanniques : renoncer à ses droits en tant que salarié en échange d’actions en bourse de son entreprise. Tel est le projet du ministre des Finances britannique George Osborne, présenté le 8 octobre lors du congrès annuel du parti conservateur (Tories).
Selon sa proposition de loi, les salariés renonceraient à s’opposer à un licenciement et à demander des indemnités de départ. Ils accepteraient également des horaires de travail flexibles et de se former sur leur temps libre. En échange, les entreprises leur « offriraient » entre 2 500 et 62 000 euros d’actions boursières. Le tout exonéré d’impôts. La réforme doit entrer en vigueur en avril 2013. Les salariés présents dans l’entreprise ne devraient pas être forcés d’accepter cet échange, qui s’appliquera cependant à toute nouvelle embauche.
Pour le ministre anglais des Finances, cette réforme permettra aux employés « de remplacer [leurs] vieux droits à contester un licenciement abusif par de nouveaux droits de propriété. Et nous ne prélèverons pas d’impôt sur les gains que vous ferez sur ces actions » Ou comment détruire le droit du travail tout en ruinant les finances de l’État, pour l’unique profit des gros actionnaires de l’entreprise [1].
Après avoir considérablement réduit les budgets de la protection sociale et des services publics, augmenté les frais d’inscription à l’université et la TVA (voir notre article ici), le gouvernement britannique conservateur poursuit la casse sociale. Et s’oppose à toute régulation de la spéculation financière à la City.